«Médecin de campagne», une film qui «essaie de regarder le bon côté des chose»

  • L’acteur François Cluzet interprète le rôle titre du film qui sort demain sur les écrans aveyronnais, notamment à Rodez.
    L’acteur François Cluzet interprète le rôle titre du film qui sort demain sur les écrans aveyronnais, notamment à Rodez. Repro CP
Publié le
Centre Presse Aveyron

Avec «Médecin de campagne», en salles aujourd'hui, Thomas Lilti est l’auteur d’une œuvre qui aurait pu être réalisée au cœur de la ruralité aveyronnaise et ses déserts médicaux.

«J’ai voulu mettre au cœur du film cette médecine qui est un échange, de proximité, d’empathie, de confiance, où le docteur est aussi un confident, un assistant social, un ami, un compagnon», explique Thomas Lilti, 39 ans. «J’ai fait des remplacements à la campagne, et j’ai découvert une médecine qu’on apprend peu pendant nos études, où le médecin reçoit autant du malade qu’il donne à son malade», a ajouté le cinéaste, lui-même généraliste de formation, dans un entretien. Après avoir mené en parallèle ses activités de réalisateur et scénariste et de médecin, Thomas Lilti a cessé de pratiquer il y a trois ans, au moment du tournage de son deuxième film «Hippocrate».

Un généraliste qui soigne et rassure

Cette histoire d’un jeune médecin dans l’univers hospitalier avec Vincent Lacoste, Reda Kateb et Marianne Denicourt, avait remporté un succès inattendu en salles fin 2014, rassemblant près d’un million de spectateurs et valant à Reda Kateb le César du meilleur acteur dans un second rôle l’an dernier. Dans «Médecin de campagne», le cinéaste, qui «n’a pas peur d’être catalogué comme le réalisateur médecin», revient à son univers de prédilection. Il raconte l’histoire du docteur Werner, incarné par François Cluzet, un généraliste qui soigne et rassure ses patients jour et nuit dans un coin de campagne, mais tombe malade à son tour. Il voit alors arriver pour le seconder une ancienne infirmière devenue médecin (Marianne Denicourt). Au départ hostile à sa nouvelle consœur, il va peu à peu accepter sa présence. 

Un phare, un repère

Décrivant le quotidien de ces médecins de proximité, de fermes éloignées en visites à des personnages âgées, Thomas Lilti dit avoir voulu «rendre hommage» à ces praticiens qui sont pour lui «un trésor à sauvegarder». «Hippocrate» était «très pessimiste, très critique sur le système hospitalier, l’erreur médicale, la guerre des services», explique-t-il. «Là c’est le contraire. C’est un film de divertissement, une fiction romanesque et pourtant j’avais envie de raconter la médecine, la campagne, tous ces gens qui vivent un peu isolés, délaissés par les pouvoirs publics et pour qui le médecin est un phare, un repère», ajoute-t-il.

«J’avais l’envie de faire un film humaniste, optimiste, sur la campagne et sur le médecin et la pratique médicale», une œuvre qui «essaie de regarder le bon côté des choses, de se dire qu’il y a des gens qui sont de bonne volonté, des altruistes, des vies formidables à la campagne», poursuit le cinéaste. Pour ce film, Thomas Lilti s’est appuyé sur ses souvenirs et sur des anecdotes qui lui ont été racontées ou qu’il a lues, les croisant souvent.

Plus vrai que nature

«On n’est pas dans le documentaire. Par contre, il y a une volonté de brouiller un peu les pistes, et de créer un sentiment d’immersion, de grande vérité», indique le réalisateur, soulignant que «très peu de films» racontent «vraiment la pratique médicale, le lien, le soin». Très crédible dans ses gestes de médecin, François Cluzet a «cherché dans ses souvenirs et a joué au médecin, mais avec énormément de talent», raconte Thomas Lilti, qui dit avoir parfois «eu l’impression de voir un vrai médecin, avant de constater qu’il n’avait pas mis son stéthoscope dans les oreilles».

Marianne Denicourt, elle, a rencontré des professionnels avant le tournage pour «faire le tour des choses», poursuit-il. Thomas Lilti a lui-même servi de coach à ses acteurs sur le plateau, aidé par une infirmière. «Sur quelques cas rares, sur quelques gros plans, ce sont mes mains», raconte-t-il. Son prochain film portera-t-il sur l’univers médical «Je ne sais pas encore», dit-il. «Mais il y aura des liens de toute manière».


 
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?