Attentats: la cellule jihadiste de Bruxelles voulait frapper la France

  • Montage d'un portrait d'archives non daté et d'une capture d'écran d'une video de surveilance à l'aéroport de Bruxelles, de Mohamed Abrini
    Montage d'un portrait d'archives non daté et d'une capture d'écran d'une video de surveilance à l'aéroport de Bruxelles, de Mohamed Abrini BELGIAN FEDERAL POLICE/AFP/Archives - HO
  • Le magistrat belge Eric Van Der Sypt lors d'une conférence de presse le 8 avril 2016 à Bruxelles
    Le magistrat belge Eric Van Der Sypt lors d'une conférence de presse le 8 avril 2016 à Bruxelles AFP/Archives - THIERRY CHARLIER
  • Capture d'écran d'une video surveillance montrant les trois hommes des attentats des attentats du 22 mars à l'aéroport de Bruxelles
    Capture d'écran d'une video surveillance montrant les trois hommes des attentats des attentats du 22 mars à l'aéroport de Bruxelles BELGIAN FEDERAL POLICE/AFP/Archives - -
  • Capture d'écran d'une vidéo de surveillance montrant Mohamed Abrini et Saleh Abdeslam le 13 novembre 2015 dans une station service à Ressons au nord de Paris
    Capture d'écran d'une vidéo de surveillance montrant Mohamed Abrini et Saleh Abdeslam le 13 novembre 2015 dans une station service à Ressons au nord de Paris OFF/AFP/Archives - -
  • Réseaux des attentats de Paris et Bruxelles
    Réseaux des attentats de Paris et Bruxelles AFP - Alain BOMMENEL, Iris ROYER DE VERICOURT, Thomas SAINT-CRICQ
  • Salah Abdeslam sur l'appel à témoins diffusé le 15 novembre 2015 par la police française
    Salah Abdeslam sur l'appel à témoins diffusé le 15 novembre 2015 par la police française POLICE NATIONALE/AFP/Archives - DSK
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Centre Presse Aveyron

La cellule jihadiste de Bruxelles avait l'intention de frapper à nouveau Paris mais, se sentant traquée, a décidé précipitamment de viser plutôt la capitale belge, selon les premières révélations de l'enquête.

Ces révélations font suite au coup de filet antiterroriste et à l'inculpation du suspect-clé Mohamed Abrini dans le dossier des attentats.

"L'objectif du groupe terroriste était de frapper à nouveau la France", a annoncé le parquet fédéral belge dimanche, s'appuyant sur "plusieurs éléments de l'enquête", confirmant une information parue dans le quotidien belge L'Echo.

Mais, "pris de court par l'enquête qui avançait à grands pas, ils ont finalement décidé dans l'urgence de frapper Bruxelles", poursuit le parquet, lors de la funeste journée du 22 mars, quand une série d'attentats-suicides à l'aéroport international de Bruxelles-Zaventem et dans une station du métro avait fait 32 morts et des centaines de blessés.

Fin mars, un jihadiste présumé, Reda Kriket, un Français de 34 ans, a été inculpé à Paris dans une enquête sur un projet d'attentat "imminent" déjoué en France.

Les rebondissements se multiplient depuis l'arrestation vendredi dans la commune bruxelloise d'Anderlecht de Mohamed Abrini, un Belgo-Marocain de 31 ans, ami d'enfance de Salah Abdeslam, suspect-clé des attentats de Paris capturé le 18 mars à Bruxelles, et de trois autres individus.

Lors de ses auditions, Abrini a reconnu être le troisième homme qui accompagnait les deux kamikazes de l'aérogare de Bruxelles, "l'homme au chapeau" que les enquêteurs cherchaient à identifier à l'aide d'images de vidéosurveillance.

En conséquence, Mohamed Abrini n'est plus seulement inculpé dans le volet français mais l'est également désormais pour "participation aux activités d'un groupe terroriste, assassinats terroristes et tentatives d'assassinats terroristes" dans l'enquête sur les attentats de Bruxelles.

Un mandat d'arrêt européen avait été publié à son encontre par les juges français: possible soutien logistique, Mohamed Abrini a été filmé en compagnie de Salah Abdeslam dans une station-service de l'Oise (nord de Paris) dans la voiture qui servira à convoyer les kamikazes au Stade de France deux jours plus tard.

Des traces de son passage avaient été localisées dans deux logements de Schaerbeek, une commune de Bruxelles, qui pour l'un a pu servir de cachette à Salah Abdeslam en fuite et pour l'autre était le point de départ du commando de l'aéroport de Bruxelles.

"Confronté aux résultats de diverses expertises, (il) a reconnu sa présence lors des faits", avait expliqué samedi soir le parquet fédéral belge. Il s'agit principalement des images de vidéosurveillance, selon une source proche du dossier.

- 'Il doit payer' -

Les enquêteurs avaient pu retracer une partie du parcours de "l'homme au chapeau", de l'aérogare quittée à pied juste avant les explosions à sa disparition deux heures plus tard dans le centre de Bruxelles.

Mais Mohamed Abrini a-t-il dit la vérité aux enquêteurs et au juge d'instruction ?

"Cela ne correspond au mode opératoire de l'EI", le groupe Etat islamique, qui a revendiqué les attentats, a déclaré un spécialiste belge de l'islamisme radical, Peter Van Ostaeyen, estimant qu'il a pu mentir pour protéger le reste du réseau.

Trois autres hommes ont été arrêtés le même jour que Mohamed Abrini.

Osama Krayem (dont l'identité complète n'est pas confirmée par le parquet), un Suédois de 23 ans qui s'est rendu en Syrie, a été identifié comme le deuxième homme du métro bruxellois, filmé avec Khalid El Bakraoui quelques minutes avant que celui-ci ne se fasse exploser à la station Maelbeek.

Il est aussi soupçonné d'avoir acheté les sacs ayant contenu les explosifs de l'attaque de l'aérogare.

Les enquêteurs soupçonnent Salah Abdeslam d'être allé le chercher, ainsi que le dénommé Amine Choukri, à Ulm (Allemagne), le 3 octobre quand ils sont, très probablement, rentrés de Syrie.

Deux autres hommes, Hervé B. M., un Rwandais de 25 ans, et Bilal E. M., 27 ans, ont également été inculpé dans le volet belge pour avoir aidé Abrini et Krayem.

"C'est la justice", celui "qui a fait quelque chose, il doit payer", a déclaré le père de Salah Abdeslam dans un entretien diffusé dimanche à la radio française Europe 1.

"J'espère que tout le monde va parler", a lancé cet homme de 67 ans, résidant depuis 40 ans en Belgique. "On était là, on était heureux, on était bien, on sortait, on rigolait, maintenant on peut même pas sortir de chez nous".

Source : AFP

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