Afghanistan: l'attentat des talibans à Kaboul a tué 64 personnes

  • Funérailles le 20 avril 2016 à Kaboul de l'une des victimes de l'attentat commis la veille dans la capitale afghane
    Funérailles le 20 avril 2016 à Kaboul de l'une des victimes de l'attentat commis la veille dans la capitale afghane AFP - SHAH MARAI
  • Funérailles le 20 avril 2016 à Kaboul de l'une des victimes de l'attentat commis la veille dans la capitale afghane
    Funérailles le 20 avril 2016 à Kaboul de l'une des victimes de l'attentat commis la veille dans la capitale afghane AFP - SHAH MARAI
  • Attentat suicide au centre de Kaboul
    Attentat suicide au centre de Kaboul AFP - Adrian LEUNG
  • Attentat à la voiture piégée le 19 avril 2016 à Kaboul
    Attentat à la voiture piégée le 19 avril 2016 à Kaboul AFP - SHAH MARAI
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Centre Presse Aveyron

Kaboul enterrait ses morts dans la foi et la rage mercredi, au lendemain du plus sanglant attentat à endeuiller la capitale afghane depuis 2011, une attaque des talibans qui a tué 64 personnes et en a blessé plus de 300.

Le bilan de cette attaque, la première de cette envergure depuis le début de l'"offensive de printemps" annoncée il y a huit jours par les talibans, a plus que doublé mercredi, passant de 30 morts à plus de 64.

Selon Sediq Sediqqi, le porte-parole du ministère afghan de l'Intérieur, "64 Afghans innocents ont été tués et 347 autres ont été blessés dans l'attaque terroriste d'hier à Kaboul". "La plupart des victimes sont des civils", a-t-il ajouté.

L'attaque, qui a visé un bâtiment gouvernemental, a été particulièrement violente, même pour Kaboul, une ville où les attentats sont pourtant fréquents. L'explosion d'un camion bourré d'explosifs a fait trembler les bâtiments à plusieurs kilomètres à la ronde, déchiqueté des voitures par dizaines et soufflé les devantures de magasins.

Il s'agit d'une des pires attaques à ensanglanter la capitale afghane depuis la chute du régime des talibans qui, fin 2001, a marqué le début de la rébellion qu'ils mènent jusqu'à aujourd'hui, en dépit des efforts du gouvernement afghan pour renouer le dialogue.

C'est en tous les cas le bilan le plus lourd depuis au moins décembre 2011. A l'époque, plus de 50 personnes avaient été tuées dans une attaque contre la minorité chiite hazara, lors des célébrations de l'achoura.

Mardi matin, en pleine heure de pointe matinale, un kamikaze a fait exploser son camion garé sur un parking attenant à une dépendance de la présidence afghane ayant appartenu par le passé au NDS, les services de renseignement afghans. Un complice est ensuite parvenu à pénétrer dans le complexe, échangeant des coups de feu avec les forces de l'ordre avant d'être abattu. Les talibans affirment qu'un troisième homme a réussi à prendre la fuite, une assertion que les autorités n'ont pas confirmée.

- "Le peuple décidera seul de son destin"-

Les insurgés assurent que leurs attentats ne visent que les troupes gouvernementales et celles de l'Otan, mais les civils payent un très lourd tribut aux violences. Selon l'ONU, 600 civils afghans ont péri dans le conflit au cours du premier trimestre de cette année, dont de nombreux enfants.

Mercredi, entre pleurs et rage envers le gouvernement et les talibans, les proches des victimes enterraient leurs morts à Kaboul.

"Si le gouvernement n'arrive pas à arrêter ces attaques, alors le peuple décidera seul de son destin", a lâché Abdul Basir Mobasher, dont le cousin Hasmatullah Qobadyan a été tué dans l'explosion, tout juste six mois après son mariage. "Le pouvoir du peuple est le pouvoir divin. Personne ne peut s'opposer à ce pouvoir", a-t-il ajouté.

Cette nouvelle saison des combats s'annonce particulièrement rude pour les forces de sécurité afghanes. Depuis la fin de la mission de combat de l'Otan fin 2014, l'armée afghane est en effet seule en première ligne. Outre l'insurrection talibane, à laquelle elle a toutes les peines du monde à faire face, elle doit aussi contenir les combattants du groupe Etat islamique (EI). D'après l'Otan, "environ 5.500" soldats et policiers afghans sont morts au front l'an dernier.

Vendredi, les talibans ont donné le coup d'envoi de leur "offensive de printemps" en tentant un assaut sur Kunduz, la grande ville du Nord, qu'ils étaient parvenus à envahir et à tenir pendant quelques jours à l'automne. Ils ont été repoussés, mais des combats sporadiques se poursuivent dans les zones rurales de la province de Kunduz.

Dans l'espoir de stabiliser le pays, le gouvernement afghan tente de relancer les pourparlers de paix avec les talibans amorcés à l'été dernier, mais en suspens depuis l'annonce de la mort du mollah Omar, fondateur et dirigeant historique du mouvement.

Afghans, Pakistanais, Chinois et Américains cherchent en vain à ramener les insurgés à la table des négociations. Ces derniers posent notamment le départ des troupes étrangères comme pré-condition à toute reprise du dialogue.

Source : AFP

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