Le Bassin, cette terre d’exil pour les Arméniens

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    Le Bassin, cette terre d’exil pour les Arméniens
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P.H.

L’Association pourla recherche et l’archivage de la mémoire arménienne (Aram) collecte des documents sur la venue de cette communauté qui fut particulièrement nombreuse à Decazeville, durant la première moitié du XXe siècle. À une époque, où l’industrie avait considérablement besoin de main d’œuvre.

La mémoire de l’exil des Arméniens en France est intimement liée à l’histoire de Decazeville. Un siècle plus tard, dans le Bassin, plusieurs noms de famille à consonance arménienne sont toujours là pour le rappeler.

Pourtant, nombre de Decazevillois ignorent que leur ville fut l’un des principaux foyers d’accueil de cette communauté fuyant les persécutions de l’Empire ottoman, au début du XXe siècle. Récemment, Astrid Artin-Loussikian, historienne bénévole pour l’Association pour la recherche et l’archivage de la mémoire arménienne (Aram) (lire-ci-contre) a mis la main, presque par hasard sur un document rare.

L’Aram, a numérisé le nom de 5441 réfugiés du camp Oddo, à Marseille. Nom, prénom, âge, lieu de naissance, profession, date d’arrivée et de sortie. Dans la dernière colonne du registre les administrateurs ont noté la destination des Arméniens, une fois sortis du camp.

Un appel aux Decazevillois

«Et il s’avère que Decazeville fut l’un de leur principal point de chute», explique Astrid Artin-Loussikian. Pour l’heure, le document est à peine défriché. Pourquoi tant d’Arméniens ont quitté le camp pour s’installer dans le Bassin?

Au sortir de la Grande Guerre, les grands centres industriels, notamment le long du Rhône, réclament de la main-d’œuvre. «Ils ont été sollicités par les entreprises du bassin houiller, glisse-t-elle. Mais reste à savoir comment cela s’est réellement passé, et nous avons besoin de documents pour appuyer ces faits et les éclairer d’un jour nouveau.»

 L’enseignante en histoire lance ainsi un appel à tous les Decazevillois souhaitant contribuer à ces recherches. Documents, images d’époque, témoignages... «Ce premier travail de collecte est essentiel, rappelle Astrid Artin-Loussikian. Il va s’agir pour nous de mieux comprendre l’exil et la vie des Arméniens en France.»

Dotée d’un riche héritage culturel, l’Arménie est l’une des plus anciennes civilisations au monde. Elle fut la première nation à adopter le christianisme comme religion d’État, en 301. Selon Anahide Ter Minassian, le nombre d’Arméniens peut être estimé aujourd’hui à 6 500 000. Environ 3 500 000 vivent dans l’ex-Arménie soviétique. La communauté arménienne française (environ 600 000) est la plus nombreuse après celle des États-Unis (environ 800 000).

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