Etats-Unis: Obama étrille Trump, "pas qualifié pour être président"

  • Barack Obama lors de la conférence de presse au cours de laquelle il a critiqué Donald Trump, le 2 août 2016 à la Maison Blanche
    Barack Obama lors de la conférence de presse au cours de laquelle il a critiqué Donald Trump, le 2 août 2016 à la Maison Blanche AFP - SAUL LOEB
  • Donald Trump lors d'un rassemblement de campagne le 2 août 2016 à Ashburn en Virginie
    Donald Trump lors d'un rassemblement de campagne le 2 août 2016 à Ashburn en Virginie AFP - MOLLY RILEY
  • Khizr Khan père d'un officier musulman mort en Irak en 2004, brandit un exemplaire de la Constitution devant les délégués de la Convention nationale démocratique à Philadelphie, le 28 juillet 2016
    Khizr Khan père d'un officier musulman mort en Irak en 2004, brandit un exemplaire de la Constitution devant les délégués de la Convention nationale démocratique à Philadelphie, le 28 juillet 2016 AFP/Archives - SAUL LOEB
  • Donald Trump montre la médaille Purple Heart que lui a donnée un ancien combattant, lors d'un rassemblement de campagne le 2 août 2016 à Ashburn en Virginie
    Donald Trump montre la médaille Purple Heart que lui a donnée un ancien combattant, lors d'un rassemblement de campagne le 2 août 2016 à Ashburn en Virginie AFP - MOLLY RILEY
  • Présidentielle américaine
    Présidentielle américaine AFP - Philippe Mouche, François D'ASTIER
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Centre Presse Aveyron

Barack Obama a critiqué mardi avec une virulence rare le candidat républicain à sa succession, affirmant que Donald Trump était "terriblement mal préparé" pour devenir président des Etats-Unis et appelant les dirigeants républicains à lui retirer leur soutien.

"Le candidat républicain n'est pas qualifié pour être président", a lancé Barack Obama lors d'une conférence de presse à Washington.

"Je l'ai dit la semaine dernière. Il n'arrête pas de le démontrer", a martelé le président américain, rappelant les propos controversés de Donald Trump concernant les parents d'un capitaine américain musulman mort au combat, invités à la convention d'investiture de Hillary Clinton la semaine dernière.

Le fait que Donald Trump critique une famille "ayant fait des sacrifices extraordinaires pour ce pays, le fait qu'il ne semble pas avoir les connaissances de base sur des sujets essentiels en Europe, au Moyen-Orient, en Asie, signifient qu'il est terriblement mal préparé pour ce poste", a-t-il asséné.

"Je ne suis pas le seul à le penser", a ajouté Barack Obama, avant d'interpeller les dirigeants du parti républicain qui continuent à soutenir Trump tout en dénonçant ses propos jugés outranciers. "Il y a un moment où on doit dire +assez+".

"Je n'étais pas d'accord avec certains présidents républicains mais je n'ai jamais douté du fait qu'ils pouvaient occuper leurs fonctions de président", a souligné le démocrate.

Donald Trump a rétorqué dans un communiqué, qualifiant M. Obama de "dirigeant qui a échoué" et lui reprochant d'avoir "déstabilisé le monde".

- Les républicains divisés -

Dans un pays où les militaires bénéficient d'un immense respect, Donald Trump a commis un sérieux faux pas qui pourrait s'avérer très coûteux en s'en prenant au père du capitaine Humayun Khan, mort en Irak en 2004.

Khizr Khan avait fait un émouvant discours lors de la convention démocrate, reprochant à M. Trump son projet d'interdire aux musulmans l'entrée aux Etats-Unis.

Se disant "vicieusement" attaqué, Trump a critiqué les propos de cet avocat d'origine pakistanaise, mais aussi insinué que son épouse avait été forcée au silence ce soir-là parce qu'elle était musulmane.

Une porte-parole de M. Trump a accusé mardi M. Obama et Mme Clinton d'être responsables de la mort du capitaine Khan. "C'est sous Barack Obama et Hillary Clinton que les règles d'engagement ont changé, coûtant probablement sa vie" à M. Khan, a déclaré Katrina Pierson sur CNN.

Lorsque le capitaine Khan a été tué, en 2004, George W. Bush était président, Mme Clinton était sénatrice et M. Obama n'occupait pas encore de poste d'élu national.

A Paris, le président français François Hollande a dénoncé mardi l'attitude du candidat républicain, estimant que ses "excès finissent par créer un sentiment de haut-le-coeur".

"Répugnants", "impardonnables", les déclarations de Trump ont provoqué une levée de boucliers chez les démocrates, chez les anciens combattants et jusque dans son propre camp républicain.

Son parti apparaît particulièrement divisé.

L'ex-candidat à la présidentielle et sénateur John McCain a vivement dénoncé les propos de Trump, sans pour autant lui retirer son soutien.

Le milliardaire a pour sa part estimé mardi soir qu'il n'était pas prêt à soutenir le sénateur de l'Arizona, candidat à sa réélection en novembre, et pas non plus Paul Ryan, président de la Chambre des représentants qui cherche à conserver son poste dans le Wisconsin.

- 'Pourquoi le soutenez-vous?' -

Barack Obama a appelé les républicains à réagir après la polémique sur la famille Khan. "La question qu'on doit se poser si on n'arrête pas de devoir dire en termes très forts que ce qu'il a dit est inacceptable, est: +Pourquoi le soutenez-vous encore?".

Signe d'une évolution? Un élu de New York, Richard Hanna, est devenu mardi le premier membre du Congrès à annoncer publiquement qu'il voterait pour Hillary Clinton le 8 novembre, citant le besoin de chercher des solutions équilibrées et non des slogans "qui en appellent à notre déception, peur et haine".

Et Donald Trump a déclenché une nouvelle polémique d'ordre militaire lors d'un rassemblement de campagne mardi en Virginie (est). Remerciant un ancien combattant qui lui a donné sa prestigieuse médaille Purple Heart, décorant les soldats blessés au combat, le milliardaire a confié en avoir toujours voulu une mais estimé "plus facile" de l'obtenir de cette façon.

Ces propos, émanant d'un homme qui n'a jamais servi dans l'armée, ont déclenché de vives critiques. Tout comme son attitude désobligeante lors du même meeting à l'égard d'une mère dont le nourrisson pleurait pendant son discours.

Malgré ses nombreux dérapages, l'homme d'affaires était parvenu à grimper dans les sondages jusqu'à rejoindre sa rivale démocrate en juillet. Mais deux sondages publiés lundi ont donné une marge confortable de 7 à 9 points d'avance à l'ancienne Première dame.

Source : AFP

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