Valls s'efforce de s'éviter tout procès en trahison de Hollande

  • Manuel Valls à Nancy le 2 décembre 2016
    Manuel Valls à Nancy le 2 décembre 2016 AFP - JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN
  • Les dates clés de la carrière de Manuel Valls
    Les dates clés de la carrière de Manuel Valls AFP - Thomas SAINT-CRICQ, Valentina BRESCHI
  • Manuel Valls lors d'une séance de pose pour l'AFP dans ses bureaux de l'Hôtel de Matignon le 24 novembre 2016
    Manuel Valls lors d'une séance de pose pour l'AFP dans ses bureaux de l'Hôtel de Matignon le 24 novembre 2016 AFP/Archives - JOEL SAGET
  • Principaux candidats déclarés et possibles à la présidentielle
    Principaux candidats déclarés et possibles à la présidentielle AFP - Paul DEFOSSEUX, Kun TIAN, Paz PIZARRO, Vincent LEFAI
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Centre Presse Aveyron

Ayant désormais place nette pour se lancer dans la primaire de la gauche, Manuel Valls s'efforce d'éviter tout procès en trahison de François Hollande, dont certains proches ont du mal à pardonner le forcing exercé ces dernières semaines par le Premier ministre.

"Si Hollande n'y va pas, dans la minute, je suis candidat", confiait à ses proches le locataire de Matignon en octobre.

Depuis le renoncement présidentiel, le Premier ministre se garde de se précipiter, soucieux de ne pas apparaître opportuniste et d'apaiser les rancoeurs de certains.

Samedi, en visite au Genopole d'Evry puis au marché de Noël de Villabé, le Premier ministre n'a rien laissé transparaître malgré les multiples questions des journalistes. Imperturbable et souriant, il a enchaîné les selfies et salué une France "généreuse, solidaire et fraternelle" à l'occasion du Téléthon.

"Il n'y a pas le feu au lac. Il faut que les gens digèrent le choc" du renoncement de François Hollande, a affirmé Philippe Doucet, soutien du chef du gouvernement, en marge de la réunion de la "Belle alliance populaire" samedi à Paris, à laquelle Manuel Valls n'assistait pas.

"Il faut que Manuel Valls mute sur un certain nombre de choses", a poursuivi ce député PS du Val d'Oise, "c'est une autre histoire qui s'ouvre, ça mérite de s'arrêter deux secondes".

Consigne a été passée dans la "Vallsie" de rester discrète depuis le déjeuner Hollande-Valls du 28 novembre. Et le Premier ministre a renoncé, d'un commun accord avec le patron des socialistes Jean-Christophe Cambadélis, à clore la journée de la BAP.

"C'est bien de laisser se poser les choses. Il est logique qu'il quitte le poste de Premier ministre, mais il faut montrer que c'est maîtrisé", estime de son côté un ténor socialiste.

En déplacement à Nancy vendredi, le Premier ministre s'était contenté de deux petites allusions à ses ambitions présidentielles.

Promettant de "défendre le bilan" du quinquennat Hollande, il a de nouveau rendu hommage à la décision du président : un choix "longuement et mûrement réfléchi, nul ne peut en douter", a-t-il dit, semblant répondre à ceux persuadés que c'est son ultime menace de se présenter face à François Hollande qui a fait fléchir le président.

"J'ai mis un pied dans la porte, et il faut maintenant s'y engouffrer", a-t-il lancé un peu plus tard dans un second discours devant les élus locaux... en parlant de décentralisation.

- 'Il a savonné la planche' -

Dans une gauche plus que divisée, et une primaire très ouverte, le Premier ministre se doit d'éviter de nouvelles contre-offensives ou candidatures susceptibles de contrecarrer sa campagne.

Les armes auxquelles pourrait recourir un camp du "Tout sauf Valls" ne manquent pas : une candidature à la primaire de Christiane Taubira, voire de Najat Vallaud-Belkacem ou Ségolène Royal. Une offensive du camp de Martine Aubry. Ou encore des ralliements de "Hollandais" à Emmanuel Macron.

Une éventuelle vengeance pilotée par les partisans de François Hollande aurait des effets encore plus dévastateurs pour la campagne de rassemblement qu'espère Manuel Valls.

"Le +Hollandais+ est imprévisible, sectaire, mais darwiniste quand même", se rassure un vallsiste, misant sur l'instinct de survie politique des proches du chef de l'Etat.

Pour autant, le plus difficile reste à venir pour le Premier ministre. "Il va commencer à faire froid pour lui", grince un proche du président.

"Le Premier ministre a achevé politiquement le président de la République par sa pression, avec le psychodrame de la semaine dernière. Sous ses airs de loyauté, il a savonné la planche au président", accusait pour sa part vendredi le député socialiste Yann Galut, soutien d'Arnaud Montebourg.

L'enjeu pour Manuel Valls est notamment de s'assurer du "marais" des parlementaires légitimistes.

Un certain nombre de parlementaires et de ministres "ne souhaitent pas se jeter dans les bras de Manuel Valls", rapporte un élu PS. "En même temps, je ne me fais pas trop d'illusions. L'essentiel - Bartolone, Cambadélis, Le Roux... - va aller derrière Valls. Plusieurs ont envie d'aller chez Macron mais ne voient pas le chemin", selon lui.

Source : AFP

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