Les Photofolies, plus « light » mais toujours riches

Après une année 2016 de transition, qui a bien failli provoquer sa disparition, à la suite du désengagement de la municipalité de Rodez, le festival Photofolies repart pour une nouvelle édition 2017, plus « light » autour de la thématique du « pile ou face ». Celle-ci se déroulera du 7 au 29 octobre sur cinq sites différents, à Rodez, Decazeville et Villefranche-de-Rouergue.

« C’est une édition relativement modeste, consent le président de l’association Photofolies, Sylvain Lagarde. La perte du partenariat avec la Ville nous limite dans l’organisation, tant au niveau des lieux que du budget. C’est à la fois un choix contraint et assumé de maintenir le festival et de conserver une petite dynamique, en attendant certaines réponses pour un projet plus conséquent. » Pourquoi cette thématique du « pile ou face » ? Doit-on comprendre que le festival joue son avenir à la pièce ?

« C’est une façon de rappeler qu’il faut parfois regarder autrement. Des deux côtés. Il y a la photo et l’envers du décor. Parfois, c’est le fruit du hasard, parfois c’est un hasard déclenché...» A Rodez, la galerie Foch, où le vernissage aura lieu samedi, à 14 h 30, accueillera (du mardi au dimanche de 14 heures à 19 heures) les « fragments de réel », d’Yves Rozet. Ce Lyonnais, qui vit à Paris, enseigne depuis 1984 à l’école supérieure d’art et de design de Saint-étienne. Ses images, toujours simples, offrent à qui les regarde, « des bribes d’histoires à inventer, des départs de songeries, des chemins de méditation. »

Originaire de Budapest, photo reporter indépendant depuis 2012, membre de l’agence Signatures, Balint Porneczi vit à Rodez depuis plusieurs années. A de nombreuses reprises, dans ces mêmes colonnes, nous avons salué la qualité de son travail et la vérité des portraits en noir et blanc de la série Figurak, qu’il a démarrée en 2014. Des portraits de gens célèbres mais aussi d’une foule d’anonymes que le public découvrira ou retrouvera à la galerie Sainte-Catherine (du mardi au samedi de 13 heures à 18 heures). Toujours à Rodez, la galerie Sainte-Catherine présentera (du mardi au dimanche de 15 heures à 19 heures) les photos Johanna Quillet. « Influencée par la photographie intimiste américaine du XX^e siècle, sa photographie du quotidien perçoit l’intime de chacun d’entre nous. »

Quelques kilomètres plus loin, galerie Ségalat, à Decazeville (du mardi au samedi, de 15 heures à 19 heures), Arnaud Mirabel, jeune paysagiste concepteur aveyronnais exposera ses travaux photographiques de fin d’étude sur la réhabilitation des anciens sites miniers et industriels. Ce travail met en exergue « l’esthétique, la topographie et les jeux d’ombres et de lumières qui s’y rapportent, l’évolution du paysage avec le temps qui passe, l’effacement. » Encore plus à l’ouest, à Villefranche-de-Rouergue, l’Atelier Blanc (du jeudi au dimanche, de 14 heures à 19 heures), s’ouvre aux photos wild style de Mazaccio et Drowilal et aux apparitions vidéo de Matthieu Laurette. Les deux premiers ont fait des objets et représentations kitch, mièvres ou flashy des années 90 leur univers artistique. Le troisième a fait de la télévision et des médias de masse son support principal de création, après avoir participé à une émission de Tournez manège, aux côtés d’évelyne Leclerq.