L’écrivain aveyronnais Jean-Gabriel Causse sort son tout premier roman

  • Un deuxième livre pour Jean-Gabriel Causse, designer et spécialiste de la couleur.
    Un deuxième livre pour Jean-Gabriel Causse, designer et spécialiste de la couleur.
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Centre Presse / Philippe Routhe

À peine sorti, son premier roman est en train d’inonder les étagères de livre. Dans cette rentrée littéraire, « Les crayons de couleur », est un rayon de soleil. Un sourire de demoiselle. Un arc-en-ciel de bonne humeur. Il est l’œuvre d’un designer ruthénois, Jean-Gabriel Causse. Un quadragénaire qui, après être passé par le collège Fabre et le lycée Sainte-Marie, a rallié la capitale et s’est petit à petit spécialisé dans le domaine de la couleur.

Cette ville de Rodez a donc enfanté du maître du noir mais aussi d’un porte-étendard de la couleur. De toutes les couleurs. « J’adore ce que fait Pierre Soulages ! » sourit toutefois Jean-Gabriel Causse, afin de faire taire tout début de polémique, au cas où. Mais il doit bien l’admettre, dans un questionnaire à la Proust, il est plutôt vitraux de Stéphane Belzère, ceux qui irradient de couleur la cathédrale, que vitraux de l’abbatiale de Conques.

Ce roman qui s’ouvre sur un monde qui, soudain, perd toutes ses couleurs ne nous raconte pas autre chose. Publié chez Flammarion, il fait suite au livre à succès sorti en 2014 : « L’étonnant pouvoir des couleurs ». Un best-seller traduit dans une quinzaine de langues, dans lequel il vulgarise une approche scientifique des effets des couleurs. « Ce premier livre, je l’ai écrit après une demande du pédopsychiatre Marcel Ruffo. Il voulait que je me penche sur les couleurs à utiliser dans l’hôpital Salvator de Marseille, une unité de soin pour des enfants dépressifs ». Le designer s’est alors trouvé confronté à de multiples interrogations. Auxquelles ses collègues coloristes n’ont guère eu plus de réponses à lui apporter. Les réponses, il est alors allé les chercher auprès de la communauté scientifique. Une révélation ! Son essai sur le sujet connut un tel succès, que son éditeur, Flammarion, l’a sollicité pour publier un deuxième ouvrage sur le sujet. « Mais je ne suis pas un scientifique. J’ai alors proposé un roman à mon éditeur ».

La bonne idée ! Car ce roman nous sort de la grisaille ambiante et nous rappelle l’importance des couleurs. C’est même un cri d’alarme. « Depuis 20-30 ans, les couleurs disparaissent dans les pays occidentaux. En Afrique, en Inde en Amérique du Sud, ce n’est pas le cas. Il y a des couleurs partout » fait-il remarquer. On ne peut qu’acquiescer, à observer la rue et ses voitures blanches, noires ou grises, ces maisons où le blanc domine sur les murs, tous ces gens habillés de noir... ou de gris. « On voit des défilés de mode où la tendance c’est veste noire sur tee-shirt noir » rigole-t-il. Pour lui d’ailleurs, les grands couturiers et les architectes sont à l’origine de la fuite des couleurs.

Dans son roman, pour souligner à quel point l’importance des couleurs disparaît à ses yeux, son héroïne est une aveugle spécialiste des couleurs. Dans des chroniques à la radio, elle distille des pépites passionnantes sur l’histoire et le pouvoir des couleurs. Avec Arthur, encore plus paumé depuis que l’usine de fabrication de crayons de couleur dans laquelle il travaillait a fermé, ils vont redonner des couleurs au monde en échappant à des malotrus au service d’une triade chinoise.

« Le récit est construit comme un scénario de film » convient Jean-Gabriel Causse, ravi de voir deux grands producteurs réfléchir ensemble à la réalisation d’un film. Un film qui a tout pour être terriblement esthétique. L’auteur est également ravi d’avoir vu son livre paraître en avant-première en braille, être déjà traduit en une douzaine de langues. Peut-être sonne-t-il le retour des couleurs !

En attendant, lire « Les crayons de couleur » donne envie de vous parer de bleu ciel, de vert pomme, de rouge cerise. De vendre sa voiture blanche pour en acheter une turquoise, de remplacer le mur taupe de son salon par un rouge vif. De mettre des couleurs dans sa vie quoi.

Jean-Gabriel Causse sera à la Maison du livre le 16 décembre.

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