Population en Aveyron. Qui perd des habitants ? Qui en gagne ?

Lentement mais sûrement. La formule convient parfaitement à l’évolution démographique du département durant ces dernières années. Après avoir perdu des habitants pendant de longues décennies, l’Aveyron - qui a connu son pic de population en 1886 avec 415 826 habitants - a réussi à inverser la tendance depuis une dizaine d’années. Les derniers chiffres de l’Insee, ceux des populations légales au 1er janvier 2015, confirment cette tendance. À savoir que le département regagne progressivement quelques habitants, avec 279 169 habitants contre 278 644 l’année précédente. Soit une modeste augmentation de 525 habitants, par rapport à 2014, pour une progression moyenne de 470 habitants chaque année (+0,2 %), si l’on se réfère aux 276 805 Aveyronnais de 2010.

Tout cela reste donc très fragile quand on sait que la démographie départementale - qui accuse le poids d’une population vieillissante et bénéficie principalement d’un solde migratoire positif - avait de nouveau fléchi en 2010, après une progression beaucoup plus marquée durant la décennie précédente entre 1999 (263 808 habitants) et 2009 (277 048 habitants). Si l’on prend le verre à moitié plein, l’on retiendra que l’Aveyron s’en tire plutôt bien comparé à ses voisins cantaliens, lotois ou lozériens, qui ont perdu des habitants entre 2010 et 2015. Si l’on s’en tient au verre à moitié vide, l’on observera que l’Aveyron fait beaucoup moins bien que le Tarn (+0,6 %, de 2010 à 2015) ou le Tarn-et-Garonne (+1,1 %). Moins bien également que les progressions régionale et nationale, avec une augmentation annuelle moyenne de 0,9 % pour l’ensemble de l’Occitanie et de 0,5 % pour la France métropolitaine.

Le conseil départemental s’est fixé comme objectif, on le sait, d’atteindre la barre symbolique des 300 000 habitants en 2030. Si l’on reporte bêtement l’évolution démographique de ces 16 dernières années, de 1999 à 2015, soit une progression de la population aveyronnaise de 15 361 habitants (+5,82 %), le département compterait en 2030 un peu plus de 295 000 habitants (295 416 hab.). Mais il ne s’agit, bien évidemment, que d’une simple projection statistique. Et l’on sait que de telles projections ne constituent pas, loin s’en faut, une science exacte...