Un lien possible entre la prise quotidienne d'aspirine chez les hommes et un risque accru de mélanome

  • Les hommes exposés à l'aspirine faisaient face à un risque deux fois plus élevé de développer un mélanome que les hommes non exposés
    Les hommes exposés à l'aspirine faisaient face à un risque deux fois plus élevé de développer un mélanome que les hommes non exposés ilbusca / Istock.com
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Relaxnews

Une équipe de l'université américaine de Northwestern a étudié le dossier médical de 195.140 patients âgés de 18 à 89 ans sans antécédents de cancers cutanés. Tous les patients ont été suivis sur 5 ans pour surveiller l'éventuelle apparition d'un mélanome.

Une équipe de l'université américaine de Northwestern a étudié le dossier médical de 195.140 patients âgés de 18 à 89 ans sans antécédents de cancers cutanés. Tous les patients ont été suivis sur 5 ans pour surveiller l'éventuelle apparition d'un mélanome.


Parmi eux, 1.187 patients ont été exposés à l'aspirine. Les chercheurs ont pris en considération ceux qui ont consommé cet analgésique (81 mg à 325 mg) quotidiennement pendant au moins un an.

Sur les patients exposés à l'aspirine, 2,19% ont développé un mélanome, contre 0,86% des patients qui n'ont pas pris d'aspirine.

En examinant les cas de plus près, les chercheurs ont remarqué que les hommes exposés à l'aspirine faisaient face à un risque deux fois plus élevé de développer un mélanome que les hommes non exposés.

Ils n'ont pas observé le même phénomène chez les femmes.

L'auteure principale de l'étude, Dr. Beatrice Nardone, témoigne de sa surprise à la vue de ces résultats, les cachets d'aspirine ayant précédemment été reliés à une réduction du risque de cancer gastrique, du côlon, de la prostate et du sein. 

"Étant donné l'usage répandu de l'aspirine et l'impact clinique potentiel de ce lien avec le mélanome, les patients et les professionnels de la santé doivent être alertés de la possibilité d'un risque accru chez les hommes", explique Beatrice Nardone. Elle souligne toutefois : "Cela ne veut pas dire pour autant que les hommes ne doivent plus se soigner à l'aspirine".

La chercheuse conseille aux médecins d'évoquer avec les patients l'importance de la protection solaire. Elle recommande également d'expliquer aux patients qu'il est préférable d'éviter les cabines à UV et de consulter régulièrement un dermatologue afin d'éviter le cancer de la peau.

Quant à la différence observée entre les patients masculins et féminins, Nardone explique qu'il existe de nombreuses explications potentielles, l'une d'elles étant un taux plus faible d'enzymes protectrices chez les hommes que chez les femmes.

"Ces taux inférieurs d'enzymes protectrices suggèrent un stress oxydatif cellulaire plus élevé chez les hommes, ce qui rendrait possible le développement du mélanome", explique Nardone.

Les chercheurs rappellent que de précédentes études ont conclu, au contraire, à un risque réduit de cancer chez les hommes exposés à l'aspirine et à un risque aggravé chez les femmes prenant de cet analgésique. Beatrice Nardone demeure convaincue que ces résultats contradictoires seraient liés au caractère variable des méthodes de recherche.

Ces résultats ont été publiés dans la revue Journal of the American Academy of Dermatology.

Source : Relaxnews

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