Villefranche-de-Rouergue. Pour le patron de l'Héliante, "les réseaux sociaux tuent les discothèques"

  • "Les réseaux sociaux tuent les discothèques"
    "Les réseaux sociaux tuent les discothèques"
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Centre Presse Aveyron

Le monde de la nuit n’est plus ce qu’il était, deux ans et demi après l’incendie qui a touché sa discothèque L’Hélianthe, Vincent Déléris explique pourquoi, mais continue contre vents et marées. Entretien.

Se remettant à peine de l’incendie qui, fin février 2016, avait fait des dégâts énormes, quasi rédhibitoires dans certains espaces à sa discothèque L’Hélianthe, Vincent Déléris porte un regard circonspect quant à ce que sera l’avenir. "On s’en relève, mais on sent que l’incendie a terni l’image, même si cette saison, on a senti que la fréquentation repartait à la hausse."

Si aujourd’hui, et très vite après le sinistre d’ailleurs, il a pu rouvrir 500 m², il sait que la salle principale ne sera pas réhabilitée. Il s’est rabattu sur deux salles et la terrasse qu’il a en partie couverte après l’incendie.

"C’est à la fois le coin fumeurs et l’espace supplémentaire qui me permet d’accueillir plus de monde ; en fait, je la vois comme une soupape de sécurité", explique-t-il.

Haro sur les réseaux sociaux

Et tout ce qui est utilisable, en terme d’espace, vient d’être refait et remis à neuf.

"Nous avons entièrement réaménagé l’intérieur et installé un bardage afin que depuis la route et le parking, nous ne voyions plus la partie sinistrée". Mais depuis cette nuit sinistre du 25 février 2016, même si déjà la sécurité s’inscrivait comme une priorité, le jeune chef d’entreprise n’a pas lésiné en la matière. "Je n’ai que des retours positifs avec des gens que l’on ne voyait plus depuis le sinistre et qui reviennent. Notre vigilance est accrue et nous sommes de plus en plus sélectifs en refusant du monde, en exigeant une tenue correcte et en se réservant le droit d’entrée."

Autant de points qui n’éluderont pas le fait que le feu s’était déclaré un jour de fermeture de L’Hélianthe. 

Les boîtes de nuit, les sons ronflant de leurs décibels et les lumières qui clignotent jusqu’au petit matin meublent encore le paysage des noctambules de bien des générations. Pour ce qui est de l’atmosphère rencontre et drague, comme au temps de bien de jeunesses folles, ce n’est plus vraiment trop ça. Ce que Vincent mesure aussi.

"Combien de fois ai-je entendu : mes parents se sont connus ici", sourit celui qui est aux manettes de l’Hélianthe depuis déjà six ans. Son regard sur l’avenir de ce monde si particulier de la nuit reste des plus dubitatif. Brandissant son téléphone portable, il lâche : "Ce sont les réseaux sociaux qui nous tuent, car avant leur arrivée, les jeunes venaient les soirs pour se rencontrer, partager, draguer aussi, cela faisait partie du jeu… Il y a vingt ans en arrière, on comptait trente boîtes en Aveyron, il en reste cinq, et ce n’est pas simple…". Lui s’accroche. Autant que faire se peut. En dépit des aléas bien présents.

Cinquante ans de l’Hélianthe, entre hauts et bas

« Ce qui nous fait tourner, ce sont les soirées événementielles avec des DJ de réputation nationale et internationale, comme ce sera le cas ce week-end pour le 50e anniversaire de la discothèque avec Adrien Tomas, le directeur des programmes de Fun Radio », analyse Vincent Déléris. Ce dernier samedi d’octobre, il y aura ici des performances, des cracheurs de feu… « Même si les frais sont énormes, c’est ce qui nous permet de nous en sortir et de vivre », poursuit le même, ajoutant : un samedi normal comme celui qui vient de passer quand on rassemble 500 personnes, on est ravi. »
Autant dire que ce samedi s’annonce chaud. Pour ne pas dire torride. Il y aura du renfort en matière de sécurité, car la foule des grands soirs devrait être au rendez-vous. Et il ne faudra pas musarder si on veut s’offrir en bande un des carrés VIP entièrement repensés. Ouverture des portes vers 23 heures. Et temps forts entre 2 heures et 4 heures du matin. Il ne reste plus à la jeunesse qu’à lâcher les portables… et se lâcher sur les pistes de danse.

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