Rodez. Blocages : les commerçants au bord de la crise de nerfs

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  • Le spectre d’un 3e samedi noir est dans toute les têtes.
    Le spectre d’un 3e samedi noir est dans toute les têtes. JAT
Publié le
Rachid Benarab

Cela fait deux semaines que les gilets jaunes occupent le terrain et impactent, à des degrés divers, l’économie locale. Alors que se profile un nouveau samedi noir, les commerçants de Rodez et de son agglomération - notamment Onet-le-Château et Sébazac - tirent le signal d’alarme et en appelent au bons sens des manifestants.

Pétitions, regroupement au sein de collectifs, lettres ouvertes à destination des autorités et des gilets jaunes : les commerçants de l’agglomération ruthénoise multiplient les actions afin d’alerter sur les conséquences "désastreuses" pour l’économie locale, qui résultent des actions menées par les gilets jaunes. "Maintenant, ça suffit", lâche Cynthia Moreno, du collectif Onet-Sébazac-Rodez. Un collectif constitué ce lundi, à l’issue d’une réunion entre les chefs d’entreprise et gérants des sociétés basées sur les zones commerciales de La Gineste, des Moutiers, de Saint-Marc, de La Penchoterie, de Prade-de-Boscus, de l’Estréniol et du Comtal. "Notre objectif est simple, indique Cynthia Moreno, défendre nos sociétés, sauver l’emploi et préserver l’économie locale." Car même si aucun chiffre officiel ne circule, Sébastien Rebouys, le directeur général du magasin Leclerc et de sa galerie marchande n’hésite pas à qualifier "d’énormes", les pertes de chiffre d’affaires liées à ces actions mais aussi aux craintes qu’elles suscitent au sein de la population.

"Solidaires du mouvement"

"Cette semaine, il n’y avait plus vraiment de blocages sur les routes à proprement parler, mais ils étaient toujours présents dans l’esprit de certaines personnes qui de peur de se retrouver bloquées ont préféré différer leurs achats", résume le directeur. Ces pertes que certains estiment être de l’ordre "de plusieurs millions d’euros, depuis le 17 novembre", ne seront, en plus, "jamais récupérées". "À quelques jours des fêtes de fin d’année, nous sommes dans une période clé. Notamment le samedi, qui en termes de vente, représente, pour nous, le meilleur jour de la semaine", précise Sébastien Rebouys. Autant dire que la perspective d’un nouveau samedi noir ne réjouit pas les membres de ce jeune collectif.

"Bien entendu, nous comprenons ce ras-le-bol, précise Cynthia Moreno, On peut même dire que la majorité d’entre nous le soutient à 100 %. Mais ce mouvement doit souder les gens et non pas les diviser. La cible ne doit pas être les commerçants, ou les artisans. La notion de respect doit être instaurée afin que les manifestants dans les rues cohabitent avec les gens obligés d’aller travailler. N’oublions pas que le malheur du commerce local fait, dans le même temps, le bonheur des entreprises du E-commerce qui ont vu leurs ventes bondir de 30 % depuis le début de ce mouvement". Aussi, à quelques heures de lever le rideau sur un nouveau samedi de mobilisation, les commerçants en appellent au bon sens des manifestants, afin qu’ils ne bloquent pas l’accès aux zones commerciales. "Il en va de la survie de nos entreprises et des centaines d’emplois qui en dépendent", conclut, volontairement confiant, Sébastien Rebouys.

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