Geniez, pas de Giro mais le Tour et la Vuelta dans le viseur

Alexandre Geniez est rentré chez lui, à Rodez, après un stage effectué avec son équipe AG2R-La Mondiale en Oisans dans les Alpes la semaine dernière. Une rencontre collective sans vélo -ou presque- qui a permis « de débriefer l’année écoulée et d’évoquer celle qui arrive», a confié le grimpeur de 30 ans dont les vacances se sont terminées il y a maintenant 15 jours. Et alors que le leader de la formation française, Romain Bardet, a depuis plusieurs jours annoncé qu’il ne s’alignerait pas sur le prochain Tour d’Italie (11 mai-2 juin) mais bel et bien sur celui de France (7-28 juillet), l’Aveyronnais pourrait bien l’imiter.

« lls m’ont dit que j’étais un V12 qui tourne sur trois cylindres »

« Ce qui est sûr aujourd’hui, c’est que je ne ferai pas le Giro », a-t-il indiqué. Une relative nouveauté pour celui qui avait participé à la course italienne sans discontinuer depuis 2014 (cinq éditions donc). « Et c’est une très bonne chose pour moi », a-t-il ajouté sans confirmer toutefois sa présence à la prochaine Grande Boucle, qui passera d’ailleurs dans l’Aveyron et plus particulièrement à Rodez, lors de la 10e étape, le 15 juillet (lire nos précédentes éditions).

« C’est beaucoup trop tôt pour en parler, et d’autant plus de façon catégorique, explique-t-il. Mais en théorie, je ne ferai pas le Giro pour me concentrer sur les deux autres grands tours. » À savoir donc le Tour de France et la Vuelta (24 août-15 septembre). Pour faire les deux ou l’un ou l’autre ?

Retour à la compétition le 3 février à Marseille

Toujours est-il que le seul Aveyronnais du peloton professionnel n’avait pas caché son intention de « viser une participation au Tour » lors de l’officialisation du parcours le 25 octobre dernier à Paris. Il affectionne aussi particulièrement l’épreuve ibérique lors de laquelle il a gagné trois étapes lors de trois éditions différentes (2013, 2016, 2018). Bien avant cela, le Rouergat devrait débuter son programme de courses au GP La Marseillaise, le 3 février prochain, une épreuve dont il est le tenant du titre. Puis il s’alignera au départ de l’étoile de Bessèges (7 au 10 février).

La semaine dernière, il avait donc enfilé gants, bonnet et combinaison dans les Alpes, aux côtés de ses partenaires de course. Au programme : « ski de fond, raquettes», mais aussi, « VTT électrique sur neige, du trail et des sports collectifs, football, basket et handball. » De quoi remettre son corps à l’endroit après la coupure d’intersaison (et avant un autre stage, en Espagne cette fois à partir de mercredi prochain, où il sera temps d’appuyer sur les pédales avec convictions). Et cadrer certaines choses dans les têtes aussi, avec des entretiens individuels passés avec ses dirigeants. « Ils m’ont dit que j’étais un V12 qui tourne sur trois cylindres, sourit encore le Ruthénois. Que vu comment je gérais mes saisons, je pouvais aller encore loin dans ma carrière. » Une métaphore en forme de clin d’œil pour celui qui aime aussi les belles mécaniques. Mais qui renvoie également à son gros potentiel pas toujours exploité à 100 % ? « Ils m’ont dit que mon bilan était très bon, qu’ils aimaient ma façon de courir, qu’ils l’ont appréciée, notamment au Giro. Mais ils savent aussi que j’ai du mal à me battre pour une 8e place par exemple… »

Un certain pragmatisme qui l’avait vu enlever quatre victoires sur la quinzaine au total en 2018 de son équipe avec qui il est engagé pour - au moins - deux saisons encore.