Millau. Une bière produite à la ferme

  • Amandine et Baptiste, à la tête de la Caussenarde, sur le Gaec du Mas Andral.
    Amandine et Baptiste, à la tête de la Caussenarde, sur le Gaec du Mas Andral.
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CORRESPONDANT

à Saint-Beaulize, au Gaec du Mas Andral, la brasserie fermière la Caussenarde prospère.

Si les brasseries artisanales et les bières locales sont à la mode et de plus en plus nombreuses, les producteurs qui utilisent leurs propres céréales pour le brassin, ne sont pas légion. C’est toute l’originalité de la brasserie fermière La Caussenarde, à Saint-Beaulize. Elle est née au sein du Gaec familial du Mas Andral, spécialisé dans l’élevage ovin lait du bassin de Roquefort.

Une diversification que les associés, deux frères et leurs épouses, ont souhaitée au retour de Baptiste qui brassait en amateur depuis 2005 et Amandine, sa conjointe, qui avait été stagiaire sur l’exploitation quelques années auparavant.

Baptiste avait appris ce savoir-faire en alpage entre la Suisse et la France, une activité qui lui a aussitôt plu.

L’activité a été lancée officiellement en mars 2009 ; quelques brassins réalisés à l’automne-hiver 2008 avaient permis de tester la bière sur des marchés.

"Nous avions une petite unité. Les brassins de 50 l partaient bien, se souvient Amandine Augais. Puis, une brasserie ariégeoise qui cessait son activité nous a vendu son matériel. Baptiste a tout installé tout seul."

La première saison s’est surtout faite sur les marchés des fermiers de l’Aveyron, une association à laquelle La caussenarde adhère toujours.

"Elle nous correspond par son éthique, précise Amandine. Nous sommes des producteurs, nous produisons, nous transformons et nous vendons. Pour la bière, ils nous ont tolérés le temps de monter notre propre malterie. Le Gaec produisait des céréales pour les animaux, il s’est mis à en faire pour la brasserie. Nous sommes aujourd’hui autonomes. C’est Benjamin qui gère semences et cultures. Il les chouchoute. Nous ne sommes pas en bio mais nous avons un grand respect pour notre environnement."

En progression depuis dix ans

Marine, l’autre belle-sœur, s’occupe du troupeau, Amandine lui donne un coup de main l’hiver, tout en prenant en charge l’administratif.

Sans publicité ni démarchage, La Caussenarde est en progression depuis dix ans "par le plus beau des réseaux : celui du consommateur".

La bière à la tête de brebis peut se déguster et s’acheter à la ferme, dans une quinzaine de magasins de producteurs (au Marché paysan de Millau et à l’épicerie del Pais à Saint-Affrique), sur des grandes tables comme la maison Bras de Laguiole ou le Belvédère de Bozouls. à déguster sans modération !

Le Gaec du Mas Andral, c’est 500 brebis pour lesquelles 70 tonnes d’orge sont produites sur 15 hectares et 500 hectolitres de bières qui nécessitent 13 tonnes de céréales (seigle, blé, avoine), produites sur trois hectares. Le Gaec cultive quelques pieds de houblon.

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