Nouveau coronavirus: les premiers rapatriés confinés dans un centre de vacances

  • Pendant leur période d'isolement, les rapatriés vont faire l'objet d'une surveillance médicale pour s'assurer qu'ils ne sont pas contaminés par le virus.
    Pendant leur période d'isolement, les rapatriés vont faire l'objet d'une surveillance médicale pour s'assurer qu'ils ne sont pas contaminés par le virus. Pascal GUYOT / AFP
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Relaxnews

(AFP) - Parties la veille de Wuhan, épicentre de l'épidémie de nouveau coronavirus, quelque 180 personnes, en majorité françaises, s'apprêtaient vendredi soir à passer leur première nuit dans un centre de vacances d'une station balnéaire proche de Marseille, où elles devront rester confinées deux semaines.

Arrivées en France à la mi-journée, sur la base militaire d'Istres, les passagers de l'avion affrété par le gouvernement --dont trois journalistes de l'AFP - ont applaudi à l'atterrissage de leur appareil. Vers 15H30, le premier des bus qui les transportaient est entré dans la résidence de Carry-le-Rouet, sur la Côte Bleue.

Deux des rapatriés, qui présentaient des symptômes d'une infection au coronavirus, ont été transportés vers l'hôpital de la Timone à Marseille, où ils ont été testés négatifs, a précisé dans la soirée la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, lors d'une conférence de presse à Paris. En France, six cas d'infection ont pour l'instant été détectés par les autorités.

La ministre avait auparavant accueilli à la base militaire d'Istres les passagers, en majorité des Français, et quelques étrangers, dont des conjoints chinois de Français.

- "Soulagement" -

"Tous les Français vous attendent (...) Reposez-vous, bon retour sur le sol français", leur a-t-elle lancé. "Nos concitoyens sont arrivés sur le sol français, c'est un soulagement pour nous et eux. Ils sont heureux de retrouver le sol français, ils se sentent en sécurité je pense", a ensuite déclaré la ministre à la presse.

Un journaliste de l'AFP en Chine, déployé à Wuhan avec deux collègues depuis une semaine et rapatrié lui aussi, a témoigné d'"une ambiance très calme" dans l'avion, sans "tension". Il a évoqué "la bonne surprise" à l'annonce du lieu de la quarantaine - un centre de vacances - mais aussi la "tristesse" de quelques-uns: "pour certains, ce départ, c'est faire un trait sur une vie, (ils) quittent Wuhan et ne savent pas s'ils y reviendront".

Un deuxième avion, un A380, doit ramener de Wuhan d'autres Français, s'il en reste qui ont "des regrets" de ne pas avoir pris le premier vol, ainsi que des ressortissants d'autres pays, a précisé la ministre de la Santé. L'avion "devrait pouvoir atterrir dimanche, je ne peux pas en dire plus pour l'instant ni sur le nombre de personnes qu'il rapatriera ni sur le lieu définitif de son atterrissage", a-t-elle glissé vendredi soir.

A Carry-le-Rouet, le Club Vacanciel, entouré d'une grande pinède, est situé dans une calanque accessible uniquement par une étroite impasse de la petite station balnéaire de 5.800 habitants, à une trentaine de kilomètres de Marseille. Dans un arrêté, le préfet des Bouches-du-Rhône a interdit le survol de la zone jusqu'à mardi.

Environ 80 réservistes sanitaires s'y relayeront par équipes, pour une durée de deux semaines renouvelable une fois, précise un autre arrêté.

La Croix-Rouge, qui mobilise près de 200 bénévoles et salariés, va y assurer la distribution des repas, confectionnés par un préparateur extérieur, a précisé à l'AFP son directeur général Jean-Christophe Combe. Les membres de la Croix-Rouge joueront aussi le rôle d'une conciergerie pour faire des courses pour les rapatriés et proposeront des animations, notamment pour les enfants --une cinquantaine, dont quelques bébés-- si leur situation médicale le permet.

- "Carrynovirus" -

Pendant leur période d'isolement, les rapatriés vont faire l'objet d'une surveillance médicale pour s'assurer qu'ils ne sont pas contaminés par le virus.

Des mesures qui ne rassuraient pas vendredi tous les habitants de Carry-le-Rouet. Lors d'une réunion publique vendredi soir, dans une ambiance parfois tendue, le préfet Pierre Dartout a répondu à leurs questions et assuré qu'"il n'y avait aucun risque pour la population de la ville".

Le gouvernement va mettre en place dès samedi un numéro vert pour les personnes qui se posent des questions concernant le coronavirus ne justifiant pas d'appeler le 15.

Hormis la Chine, ces cas de contagion directe entre humains ont déjà été observés en France (jeudi), au Vietnam, en Allemagne, au Japon et aux Etats-Unis.

Pour l'heure, le nombre de patients contaminés est monté à près de 10.000 en Chine continentale (hors Hong Kong) et 213 patients sont morts. Une centaine de malades ont été répertoriés dans une vingtaine d'autres pays et aucun patient n'est mort hors de Chine.

La compagnie Air France a suspendu tous ses vols réguliers à destination et en provenance de Chine continentale jusqu'au 9 février. De nombreuses compagnies ont fait de même mais la Chine reste cependant accessible et n'est pas coupée du monde.

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