Rodez. Sabria Djafar, une Ruthénoise au Sénégal : "Le mot confinement n’a jamais été prononcé ici"

  • Habituée aux voyages et au système D, Sabria a préféré quitter la capitale pour un petit village paisible situé à une grosse heure de Dakar.	SD
    Habituée aux voyages et au système D, Sabria a préféré quitter la capitale pour un petit village paisible situé à une grosse heure de Dakar. SD Repro CP -
Publié le , mis à jour
Aurélien Delbouis

Blogueuse, photographe, globe-trotteuse… En pleine crise du coronavirus, la Ruthénoise Sabria Djafar a décidé de rester au Sénégal plutôt que de rentrer en France. "À Paris, j’aurais vraiment déprimé."

Elle a pris la direction de Dakar, le 14 mars, son projet de reportage sous le bras. "Les choses étaient bien calées. Je devais résider dans la capitale jusqu’au mois de juin pour partir à la rencontre des femmes qui inspirent mon travail au quotidien. Mais après quelques jours sur place, j’ai senti le vent tourner".

Elle, c’est Sabria Djafar, une "aventurière" ruthénoise, photographe talentueuse, qui depuis quelques mois donne la parole "aux femmes qui luttent et parviennent chaque jour un peu plus à changer le monde en bousculant les codes." Un travail de longue haleine, en immersion, toujours au plus près de "ces femmes d’exception", qui après la Colombie, la Grèce ou encore l’Égypte a conduit la Ruthénoise au Sénégal.

"Je devais passer plusieurs mois ici. J’avais prévu très large". Mais à peine le pied posé sur le tarmac, les choses se sont sérieusement dégradées. "Mes rendez-vous sautaient les uns après les autres, tous les événements, les conférences auxquelles je devais participer, tout a été annulé du jour au lendemain", se souvient Sabria. Comme en France quelques jours plus tôt, les rumeurs de confinement commencent à infuser la société dakaroise.

"J’ai commencé à suivre des groupes Facebook. J’ai ensuite pu constater que beaucoup de Français du Sénégal commençaient à se confiner spontanément. Je me suis alors posé pas mal de questions. Rentrer en France ? Rester ici ?"

"J’ai suivi mon instinct"

La trentenaire optera finalement pour la seconde option. "Quand le 23 mars, Macky Sall, le président du Sénégal, a annoncé l’état d’urgence sanitaire, j’ai un peu stressé. Avec la crainte de ne pas pouvoir me soigner sur place si besoin. Mais quand j’ai vu les péripéties des Français qui souhaitaient être rapatriés et cette cohue folle à l’aéroport, j’ai finalement décidé de rester ici. Pourquoi me battre pour rentrer dans un pays où tout le monde est cloîtré ? Payer un billet retour hors de prix en prenant le risque d’être ou de contaminer les autres ?"

Aujourd’hui installée dans un petit village situé à une grosse heure de la capitale, la Ruthénoise prend le temps de faire le point sur la suite à donner à ses projets, ses attentes, sa vie. "On parle ici de mesures de distanciation sociale, les populations doivent limiter les déplacements. Ceux entre régions sont d’ailleurs interdits… un couvre-feu a aussi été instauré entre 20 heures et 6 heures… mais pas de confinement. Le mot n’a même jamais été prononcé ici", précise Sabria.

Dans un pays où la majorité de la population dépend à 90 % de l’économie informelle, interdire les déplacements est déjà contre-productif. Durcir ces mesures le serait encore davantage. "Beaucoup de Sénégalais vivent au jour le jour, imposer un confinement n’aurait aucun sens." Du 2 mars au 5 avril 2020, 222 cas de coronavirus ont été recensés au Sénégal, deux décès dont celui de Pape Diouf, l’ancien président du club de l’Olympique de Marseille, ont été constatés et 82 malades ont recouvré la santé.

Pour suivre Sabria Djafar, rendez-vous sur son site internet : www.allaroundthegirl.com ou sur Instagram : @allaroundthegirl

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