Covid-19 : des chercheurs ont analysé les propos des internautes sur Twitter pour parler de la pandémie

  • L'étude montre que moins leur nombre de followers est important, plus les internautes sont susceptibles d'employer des termes discriminants lorsqu'il s'agit de parler du Covid-19.
    L'étude montre que moins leur nombre de followers est important, plus les internautes sont susceptibles d'employer des termes discriminants lorsqu'il s'agit de parler du Covid-19. hocus-focus / Istock.com
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Relaxnews

(Relaxnews) - Selon une nouvelle recherche, le nombre de followers sur Twitter pourrait directement influer sur la tendance des utilisateurs à adopter des attitudes hostiles à l'encontre d'autres internautes, dans le contexte spécifique de pandémie Covid-19. 

Réalisée par une équipe de chercheurs de l'université hébraïque de Jérusalem (Israël) et parue dans la revue Cyberpsychology, Behavior, and Social Networking, l'étude se base sur une analyse de contenus assistée par ordinateur visant à interpréter de manière qualitative la façon dont les gens s'expriment sur les réseaux sociaux dans le contexte de l'épidémie Covid-19. L'étude s'est concentrée sur le réseau social Twitter et son utilisation en Corée du Sud, deuxième pays touché par le Covid-19 (après la Chine), qui à ce jour compte 10.683 personnes infectées, dont 237 décès.

"En Corée du Sud, de nombreuses personnes sont terrifiées par les rapports faisant état d'un grand nombre de personnes infectées, ce qui génère une méfiance sociale parmi les citoyens. Cette situation tragique renforce principalement la colère, l'hostilité et l'anxiété, souvent déversées sur les réseaux sociaux", écrivent les auteurs de la publication en guise de préambule. Ces derniers ont analysé plus de 27.800 tweets en rapport avec le Covid-19 postés sur des comptes de particuliers entre le 10 et le 14 février 2020.

"Pneumonie de Wuhan"

Les publications ont été sélectionnées via le logiciel d'exploration Mozdeh et analysées selon trois critères : la taille du réseau (nombre de followers), le décompte des mentions "j'aime" et la quantité de retweets. Les propos des internautes jugés "incivils" comprenaient des termes offensants, tels que des grossièretés, des insultes ou encore des stéréotypes racistes. Certains tweets analysés dans l'étude mentionnaient par exemple le terme de "pneumonie de Wuhan" pour désigner le Covid-19.

L'étude souligne que la taille du réseau pourrait influer de manière considérable sur le degré d'incivilité de l'utilisateur. Une personne dont le compte est suivi par un grand nombre d'internautes aura par exemple moins tendance à formuler des propos offensants lorsqu'il reçoit des réponses positives de la part des autres. A l'inverse, moins le réseau est important, plus les internautes sont susceptibles d'employer des termes discriminants, montre l'étude.

"Nous devons réfléchir profondément aux significations implicites de l'augmentation de la taille des réseaux sociaux, en particulier le nombre d'amis ou de followers (...) Étant donné que les réseaux plus importants sont liés de manière positive à la rationalité, la tolérance et la connaissance, les utilisateurs disposant d'un réseau plus petit pourraient réagir de manière agressive en réponse à des sujets d'actualité contextuels et à des opinions divergentes", concluent les auteurs de l'étude. 

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