Blandine Chazarin (Los Angeles) : "Il y a des files d’attente pour l’achat d’armes"

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  • Blandine Chazarin s’accorde quelques sorties dans son quartier, notamment pour promener sa chienne Ariane. 	DR
    Blandine Chazarin s’accorde quelques sorties dans son quartier, notamment pour promener sa chienne Ariane. DR Repro CP -
Publié le , mis à jour
Rui Dos Santos

Scientifique née à Rodez, elle travaille dans un gros labo très actif sur le virus.

Il y a un mouvement s’opposant à la situation actuelle avec des personnes qui manifestent contre le confinement en prétendant que le virus n’existe pas. Ce qui est ironique puisque certains de ces manifestants ont des gants et des masques ! Par ailleurs, il y a un autre mouvement, né sur les réseaux sociaux et baptisé #filmingmyhospital (qu’on peut traduire par  filmermonhôpital), où les gens filment ou prennent en photo les accueils des hôpitaux pour prouver que personne n’attend de soin et donc que le virus n’existe pas". Blandine Chazarin est intarissable. Encore et encore : "Ces mouvements complotistes sont aussi alimentés par la théorie selon laquelle le virus est d’origine communiste et se propage aux Etats-Unis pour en ruiner l’économie". Blandine Chazarin est aussi sous le choc : "Les seules choses effrayantes, ce sont les files d’attente devant les armureries. ça me fait peur ! Ce qui est effrayant également, ce sont les théories du complot qui poussent bon nombre de gens à des inconsciences et à certains messages envoyés par des "puissants" qui sont, soit anxiogènes, soit qui incitent à des actes dangereux".

Ecoles fermées jusqu’en septembre

Née à Rodez, en mars 1991, passée par Strasbourg, où elle a rencontré Hervé, celui qui allait devenir son mari, cette amoureuse des animaux possède un doctorat de chimie analytique, voue une passion forte à la recherche, experte, en particulier, en biologie. Elle est une spécialiste reconnue de la protéomique. Cette science étudie les protéomes, c’est-à-dire l’ensemble des protéines d’une cellule, d’un organisme, d’un tissu ou d’un organe, à un moment donné et également sous des conditions données. C’est ce bagage qui a fait qu’elle a posé ses valises, en janvier 2020, à Los Angeles, recrutée par le "Cedars-Sinai, heart institute, Van Eyk lab", un laboratoire d’envergure, avec lequel elle a signé un contrat de quatre ans. Le confinement a été instauré peu de temps après son arrivée.

"En Californie, il a été demandé à toutes les entreprises non nécessaires aux besoins de base de fermer, explique la Ruthénoise. Concernant les écoles, elles sont actuellement fermées et elles ne devraient pas rouvrir avant septembre". Elle continue de planter le décor : "Il a aussi été demandé d’éviter de sortir, de garder son calme et de limiter les déplacements en transports en commun". Et d’égratigner le président Donald Trump : "Il s’oppose à de nombreux avis médicaux, a quitté l’OMS et poste même des idées plus que douteuses sur Twitter, comme, par exemple, la prise de désinfectants pour luttter contre le coronavirus ! Les polémiques sont là inutiles".

 

 

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