Disquaire Day: le sillon d'une vie qui reprend

  • Pour célébrer ses dix ans, le Disquaire Day est décliné cette année en quatre volets, les 20 juin, 29 août, 26 septembre et 24 octobre
    Pour célébrer ses dix ans, le Disquaire Day est décliné cette année en quatre volets, les 20 juin, 29 août, 26 septembre et 24 octobre fabphoto / IStock.com
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Relaxnews

(AFP) - Le Disquaire Day, fête des disquaires indépendants, est programmé samedi, "au moment où la vie semble reprendre", souffle son organisateur Pascal Bussy, alors que le secteur a souffert des fermetures imposées par la crise sanitaire.

Pour célébrer ses dix ans, cette manifestation est déclinée cette année en quatre volets, les 20 juin, 29 août, 26 septembre et 24 octobre. La première salve samedi "permet de jeter un coup de projecteur en plein cycle de réouverture" des magasins, souligne pour l'AFP Pascal Bussy, également directeur du Calif (Club action des labels et des disquaires indépendants français).

Juste après le déconfinement mi-mai, le responsable a noté une "vaque de consommation, comme si le disque était un produit de première nécessité". Mais l'heure est désormais au bilan, morose pour certains. "Maintenant, on entend parler de -40%, -50%, -60% en pertes de chiffre d'affaire par rapport à la même période l'an dernier", déplore-t-il. D'où l'importance de la journée de samedi, pour susciter "curiosité et envie".

"L'idée est de se faire plaisir, pour soi, pour soutenir les disquaires, accompagner la culture. Avec du beau, quoi de plus sexy qu'un vinyle ?", insiste auprès de l'AFP Etienne Daho, parrain de l'évènement, qui rassemble 160 disquaires indépendants.

- "En roue libre" -
Parmi les 150 références sorties pour l'occasion (liste complète sur www.disquaireday.fr), Etienne Daho livre d'ailleurs "Surf", somptueuse collection de reprises. "C'est un disque magnifique, c'est la bande son du déconfinement, de cette vie qui reprend, un concentré des influences d'Etienne Daho, de la musique californienne à l'électro", dépeint Pascal Bussy.

Alors que Bob Dylan revient dans l'actualité cette semaine avec son 39e album studio, le Disquaire Day lui fait un petit clin d'œil avec une édition de "The Freewheelin'", son 2e opus, à la célèbre pochette, lui et sa muse de l'époque marchant dans Greenwich Village. Mais dans sa version hexagonale, l'oeuvre est retitrée "+En roue libre+ (rires) car on donnait auparavant des noms français aux disques", raconte Pascal Bussy. L'occasion de parler d'un des attraits du vinyle, la pochette, "cet objet presque sensuel", comme le dit l'organisateur du Disquaire Day.

Parfois un facteur d'achat avant même l'écoute. "Si j'ai acheté des albums pour leurs pochettes? Bien sûr! Et les statistiques dans mon cas sont assez heureuses", confie à l'AFP Benjamin Biolay, qui sort le 26 juin un bijou d'album pop, "Grand Prix". Avec sur la pochette, au second plan, un homme en feu qui rappelle l'iconographie de "Wish You Were Here" de Pink Floyd.

- "Œuvre d'art" -
Et Biolay de prolonger sur ce désir d'images indissociables des disques. "En parlant de flammes, Rage Against The Machine, cette pochette avec le bonze en feu, je m'étais dit +ça je le veux+. L'album de U2, +October+, je le voulais aussi pour sa pochette. +Pop Satori+, je connaissais les chansons, mais j'adorais la pochette, je la voulais".

"Pop Satori", d'Etienne Daho, donc. On y revient. La pochette de "Surf", c'est lui, sous un ciel d'été, lunettes de soleil et chemisette à carreau, sur une terrasse. "C'est une photo de vacances prise dans la maison que je louais à Ibiza, c'est comme une invitation", décrypte l'intéressé.

Interrogé sur ses pochettes cultes, Etienne Daho cite "le premier album du Velvet Underground" dans ces éditions devenues introuvables où la banane sur la couverture - en autocollant - pouvait se peler. "C'est une idée extraordinaire, une pochette où il se passe quelque chose, avec un fruit d'une banalité folle qui devient œuvre d'art". Et il mentionne "la pochette de +Chelsea Girl+ où Nico est d'une telle beauté, +statuesque+, je l'avais à côté de mon lit". Quelques temps après, il rencontra la chanteuse à Rennes, en travaillant sur son concert grâce à un ami... disquaire.

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