Millau : une mère de famille tuée à coups de couteau

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  • Les policiers relevaient encore les indices dans l’appartement de la victime en fin d’après-midi.
    Les policiers relevaient encore les indices dans l’appartement de la victime en fin d’après-midi. LB - Repro CP
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JDM

Retrouvés sur place, l’époux et le beau-fils, mineur, ont été placés en garde à vue.

Mardi matin, à 8 h 30, le chef de poste du commissariat de Millau reçoit un appel inquiétant. Un homme indique qu’il vient d’entendre un hurlement et un bruit sourd de chute dans l’appartement du dessus. Les policiers se rendent à la résidence Les Amandiers, à Malhourtet et doivent fracturer la porte pour intervenir dans le cadre du secours aux personnes. Là, ils découvrent le corps sans vie d’une mère de famille baignant dans le sang. Sur place, deux personnes sont interpellées : l’époux et le beau-fils, mineur. Ce dernier est prostré près du corps de la victime, tandis que l’homme âgé de 52 ans se trouve à l’extérieur de l’appartement. L’arme du crime est un couteau qui aurait été saisi par les forces de l’ordre.

Une famille sans problème...

En revanche, combien de coups ont été donnés, la question restera sans réponse puisque le procureur de Rodez n’a pas souhaité communiquer sur cette affaire en raison de l’avancée de l’enquête.

Des investigations sont en cours et une information judiciaire ne semblait pas être ouverte ce mardi soir. Tout juste savons-nous que les deux interpellés, d’origine Roumaine, ont été placés en garde à vue.

Hier après-midi, les résidents étaient encore sous le choc et surtout, la surprise et l’incompréhension régnaient. Au rez-de-chaussée, le centre social causse continuait de fonctionner au milieu des allées et venues des forces de l’ordre. De balcon à balcon, les hypothèses allaient bon train. Mais tous s’accordent à dire que la famille, installée depuis 2016, était normale, sans problème, polie, et bien intégrée.

Des cris d’aide

"Je n’ai jamais eu un problème avec eux, témoigne la voisine du dessous, au deuxième étage. On se disait bonjour mais sans plus. Ce matin, quand on a entendu crier, mon fils a voulu aller voir", raconte celle qui vit ici depuis 8 ans.

"Je dormais encore quand j’ai entendu des vrais cris d’appel à l’aide, explique le jeune homme de 22 ans. Je suis monté mais j’ai entendu comme un bruit de couteau en inox qui tombe. Je suis redescendu pour m’habiller et appeler les forces de l’ordre. J’ai entendu cette femme agoniser derrière la porte. J’ai tenté d’escalader par le balcon en piteux état de la voisine pour comprendre pourquoi personne n’ouvrait la porte. Et là, par la fenêtre, j’ai vu une mare de sang… Le père de famille revenait d’emmener le plus jeune à l’école primaire d’à-côté quand les policiers sont arrivés", souligne le témoin.

Au troisième étage de cette barre sans histoire, la police scientifique s’affairait encore en fin d’après-midi.

Un nouveau drame familial dans le quartier

Dans les couloirs obscurs, des murmures descendent du dernier étage : " J’étais déjà parti quand les faits se sont passés. C’est une amie qui m’a appelé dans la matinée pour me signifier que l’immeuble était bouclé, explique une jeune mère de famille, installée depuis six ans dans le quartier. Ça m’a déchiré d’apprendre la nouvelle. Je n’ai pas les mots tellement que je suis surprise. J’ai vu plusieurs fois le garçon installé dans la cage d’escalier, dans le noir, ces derniers jours. Ma fillette de 5 ans allait souvent lui allumer la lumière. Il était si calme. Il ne jouait presque avec personne", raconte-elle.

D’après certains échos du quartier, la relation entre l’individu de 17 ans et sa belle-mère n’était pas au beau fixe.

"L’adolescent est redescendu menotté, presque tout sourire, le visage sans expression, alors que le père ne semblait pas comprendre ce qui arrivait ", raconte un autre voisin.

Cette triste matinée a réveillé de douloureux souvenirs aux résidents de Malhourtet : un drame familial s’était déjà joué sur les hauteurs de Millau, il a deux ans.

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