Covid-19 : pourquoi les femmes s'inquiètent plus que les hommes ?

  • Aux États-Unis, seuls 3% des PDG et des chefs de division médicale sont des femmes, alors que ces dernières représentent 80% de la profession soignante. Les femmes sont donc de fait bien plus exposées dans leur quotidien aux effets de la pandémie.
    Aux États-Unis, seuls 3% des PDG et des chefs de division médicale sont des femmes, alors que ces dernières représentent 80% de la profession soignante. Les femmes sont donc de fait bien plus exposées dans leur quotidien aux effets de la pandémie. kali9 / IStock.com
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Relaxnews

(ETX Studio) - Ces derniers mois, plusieurs sondages français et internationaux ont révélé une inquiétude plus forte chez les femmes que chez les hommes vis-à-vis de l'actuelle crise sanitaire. Selon des chercheurs américains de l'université de Dartmouth, ce constat démontre une fois de plus les nombreuses inégalités hommes-femmes qui perdurent dans le monde. 

Fin août, une enquête Yougov réalisée en France et au Royaume-Uni dévoilée en exclusivité par Le Journal du Dimanche, a révélé que 64% des Françaises sont inquiètes à l'idée de contracter et de transmettre le nouveau coronavirus, soit dix points de plus que les hommes. En mars, un sondage canadien montrait aussi que 49% des femmes ressentaient de l'angoisse liée à la pandémie, contre 33% d'hommes. 

Une enquête américaine parue mi-août dans la revue Politics and Gender, réalisée par des chercheurs de l'université de Dartmouth (et dont les résultats ont été mis à jour le jeudi 8 octobre), montre elle aussi que les femmes se préoccupent plus que les hommes des retombées de la pandémie.

Interrogés au mois de juin, 37% des hommes sondés ont par exemple répondu qu'ils seraient prêts à reprendre "tout de suite" une vie normale une fois les restrictions gouvernementales levées, contre seulement 24% de femmes.

Ces résultats peuvent surprendre dans la mesure où les données médicales dont on dispose aujourd'hui permettent d'affirmer que le Covid-19 serait plus mortel pour les hommes que les femmes, souligne l'étude. Toutefois, les auteurs des travaux expliquent ces différences par les inégalités hommes-femmes criantes au sein de la profession médicale, rappelant que seulement 3% des PDG et des chefs de division médicale aux États-Unis sont des femmes, quand ces dernières représentent 80% de la profession soignante.

Les femmes sont donc moins décisionnaires concernant leurs conditions de vie et bien plus exposées dans leur vie quotidienne aux effets de la pandémie, notamment dans le cadre de leur travail. "Les hommes sont moins susceptibles de favoriser les précautions contre le Covid-19 que les femmes, essentiellement dans tous les domaines", constate par ailleurs la co-autrice de l'étude Deborah Jordan Brooks. 

En France, c'est la sous-représentation des femmes dans les médias pendant la pandémie qui a retenu l'attention du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel. Dans son étude dévoilée en juin dernier, le CSA remarque que seulement 41% des personnes invitées à la télévision et à la radio pour s'exprimer sur la pandémie entre mars et mai étaient des femmes (tous rôles confondus), dont plus de 55% appelées en qualité de témoins (mère de famille, proche aidante, etc) et seulement 21% à titre d'expertes santé. 

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