Rodez. Confinement : les soutiens s’organisent pour la réouverture des libraires

  • Benoît Bougerol a mis en place le dispositif Click & collect, afin de permettre aux clients de la Maison du livre, à Rodez, de commander des livres en lignes et de venir les retirer.
    Benoît Bougerol a mis en place le dispositif Click & collect, afin de permettre aux clients de la Maison du livre, à Rodez, de commander des livres en lignes et de venir les retirer. repro cpa
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Rachid Benarab

Pétition, prises de parole, intervention de responsables politique : tous les moyens sont mis en œuvre pour infléchir la décision du gouvernement et rouvrir les librairies indépendantes.

Faut-il n’avoir jamais ouvert et apprécié un livre pour décréter qu’il n’est pas essentiel ? Il l’est davantage en période de confinement car en plus de titiller l’imaginaire, il permet à l’esprit de voyager et de s’évader. S’évader lorsque l’on est enfermé n’est-ce pas essentiel ?

Les libraires indépendants comme leurs ministres de la Culture et de l’Économie, Roselyne Bachelot et Bruno Lemaire, ainsi qu’un grand nombre de Français, pensent que si. Au moins aussi essentiel que le jardinage et le bricolage, dont les enseignes sont-elles autorisées à rester ouvertes durant ce nouveau confinement de quatre semaines.

"Incompréhension"

D’où "l’incompréhension" des instances représentatives de la profession - les libraires indépendants mais aussi les maisons d’édition. "Depuis le début de la pandémie, à chaque nouvelle décision prise par le gouvernement on a l’impression d’une totale improvisation. C’est mal préparé. On dirait qu’ils réagissent plus qu’ils n’agissent", estime Benoît Bougerol, le patron de la Maison du livre à Rodez. Ensemble, les éditeurs et les libraires indépendants militent depuis la fin du premier confinement pour répondre aux exigences sanitaires mises en place pour freiner la progression du virus et éviter un second confinement et les pertes financières qui vont avec. Ces derniers seraient même éventuellement prêts à accepter de nouvelles exigences, tant qu’elles permettent aux libraires de rester ouvert.

Autant dire que l’annonce de reconfinement a été "assez difficile à encaisser" pour la profession. À l’image de Benoît Bougerol, qui tient la dernière librairie indépendante du piton ruthénois.

Amazon se frotte les mains

"C’était d’autant plus incompréhensible que dans le même temps, la Fnac et les principales grandes enseignes nationales, qui disposent toutes d’un rayon librairie, étaient, elles, autorisée à ouvrir. Sans parler du géant de la vente en ligne Amazon qui vient de publier un chiffre d’affaires en hausse de 38 % au 3e trimestre 2020 et des bénéfices nationaux qui sont passés de 3 à 6 milliards d’euros en un an. Et le premier confinement imposé à toutes les enseignes traditionnelles du pays pendant 8 semaines ne doit pas y être étranger".

La profession, au sens large, dénonce "une concurrence déloyale". Elle vient toutefois de remporter une petite victoire puisque le gouvernement a décrété la fermeture des rayons librairie à la Fnac et dans les grandes enseignes. L’occasion pour Benoît Bougerol d’afficher sa satisfaction. D’autant que d’autres corporations de métiers lui ont emboîté le pas en ressortant les mêmes arguments. " Au-delà de ces fermetures de rayons, ce que nous demandons avant tout c’est d’être autorisés à ouvrir nos librairies ", répète l’ancien président du syndicat des libraires en s’appuyant sur la lettre initiée par les acteurs de la culture en France pour réclamer l’ouverture immédiate des librairies. Cette lettre doublée d’une pétition a été lancée vendredi soir sur le site change.org

Aussi une pétition en ligne

"Elle a déjà recueilli plus de 10 000 signatures ", souligne le patron de la 3e librairie d’occitanie en termes de chiffre d’affaires. De là à penser que le gouvernement va changer d’avis et autoriser la réouverture des librairies, il n’y a qu’un pas.

"L’espoir fait vivre. Les enjeux tant culturels qu’économiques sont énormes. Le premier confinement a été catastrophique pour la profession. Nombre de confrères ne se relèveront pas d’un second confinement. D’autant qu’il a lieu à une période traditionnellement porteuse en termes de ventes avec les attributions et l’annonce des nouveaux prix littéraires, etc. Pour vous donner un ordre d’idée, au cours d’un mois de février traditionnel, la Maison du livre écoule entre 500 et 600 livres. Mais en novembre, ce sont entre 1 000 et 1 500 bouquins qui changent de mains ici. S’en passer c’est déjà un sacré manque à gagner, analyse-t-il. Alors imaginez si le confinement venait à s’étendre en décembre, cela se traduirait par de pertes colossales ", précise Benoît Bougerol en rappelant qu’au plus fort des fêtes de fin d’année, la Maison du livre vend quotidiennement entre 5 000 et 6 000 ouvrages. " Si l’on reste fermé c’est la mort assurée pour nombre d’entre nous. Car même en étant autorisé à faire de la vente en ligne comme c’est le cas actuellement on ne tiendra pas longtemps à ce régime. D’autant qu’en face, chez les géants de la vente en ligne, on profite pleinement de ce nouveau confinement. "

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