La CCI de l'Aveyron tire le bilan économique de la deuxième vague

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  • Dans tout l’Aveyron, 2 672 commerces ont fermé pendant le confinement.
    Dans tout l’Aveyron, 2 672 commerces ont fermé pendant le confinement. J..-A. T. - José A. Torres
Publié le
RICHAUD Guilhem

20 % des entreprises aveyronnaises adhérentes ont dû baisser le rideau pendant le deuxième confinement. Elles étaient 38 % au cours du premier.
 

Dès le second confinement, la CCI, la chambre de métiers et de l’artisanat, mais aussi les institutions et les syndicats patronaux ont relancé la cellule de crise qui avait été installée au printemps dernier. Forts de cette première expérience, ils ont pu apporter un peu d’aide aux différentes entreprises en difficulté. Après un peu plus d’un mois de fermeture et alors qu’une bonne partie des commerces touchés ont pu reprendre, Dominique Costes, président de la CCI de l’Aveyron, est en capacité de faire le point sur l’impact chiffré de cette deuxième vague. "Sur les environ 15 000 adhérents de la chambre dans tout le département, nous avons eu, sur cette deuxième période de fermeture, 2 672 établissements fermés, détaille-t-il. Pour 1 094 d’entre eux, qui représentent 1 019 salariés, il n’y avait aucune alternative possible. Pour les 1 578 autres, qui représentent 3 173 salariés, le click and collect ou la livraison étaient possibles." On retrouve donc, dans la première catégorie les coiffeurs, salons de beauté et autres services qui n’ont pu continuer leur activité et dans la deuxième, une bonne partie des commerces et des restaurants. "En tout, 8 % des établissements étaient fermés sans alternative et 12 % avec une alternative, reprend le président de la CCI. A titre de comparaison, lors du premier confinement, 38 % des entreprises adhérentes à la chambre avaient cessé l’activité."

"En mode survie"

Une évolution due à l’assouplissement des règles de fermeture entre les deux épisodes de l’épidémie, mais que ne veut pas dire pour autant que les patrons ne se sont pas retrouvés en difficulté. La cellule de crise a été une nouvelle fois beaucoup sollicités. " Chez nos adhérents, nous avons eu davantage de chefs d’entreprise en souffrance, principalement dans le secteur de la restauration, s’inquiète Dominique Costes. C’est logique car ce sont ceux qui sont le plus impactés. Ils sont désormais passés en mode survie. "

La chambre est également beaucoup sollicitée pour aider à comprendre et monter les différents dossiers d’aides. "On a encore des chefs d’entreprise qui ne savent pas à quels dispositifs ils ont droit, note-t-il. Il faut parler, parler et parler encore des dispositifs en place. On est là pour vulgariser et faire le relais des possibilités offertes par l’état comme par les collectivités régionales et locales."

Pour le moment, ni la CCI, ni la chambre de métiers et d’artisanat ne déplorent de dépôts de bilan liés spécifiquement à la crise du coronavirus.

Mais tous redoutent le début de l’année prochaine, quand il faudra commencer certains remboursements et qu’il y aura moins la possibilité de faire du chômage partiel.

Plus étonnant dans les remontés de la cellule de crise, certaines entreprises, encore ouvertes, sont en manque de main-d’œuvre. Cela concerne principalement le bâtiment, mais aussi le transport et la logistique. "C’était déjà le cas avant la crise, on pouvait penser que ça serait plus simple de trouver après, mais ce n’est pas le cas", regrette Dominique Costes. Alors la chambre planche sur une bourse aux emplois, mais aussi sur ses dispositifs de formation, pour pouvoir répondre à cette demande.

À la chambre de métiers, des chefs d’entreprise moins "affolés"

Comme la CCI, la chambre de métiers et de l’artisanat est en contact quotidien avec ses membres. Si toutes celles qui touchent au secteur de la construction ont pu continuer, les autres ont également souffert. Mais lors des échanges, la présidente, Christine Sahuet, a noté une évolution par rapport au printemps. "À l’époque, ils étaient totalement angoissés, assure-t-elle. Cette fois, la fermeture les a moins affolés. Nous avons aussi pu être réactifs plus vite." La force de l’expérience assurément. Là encore, les services de la CMA accompagnent les entreprises dans leurs démarches pour obtenir des aides, mais elle cherche aussi à développer la digitalisation dans un secteur qui n’est pas vraiment adepte du sujet. "Nous souhaitons pouvoir mettre en place des solutions durables, termine la présidente. Pour que ça puisse fonctionner même une fois que la crise sera passée."

 

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