Calmont. Un lieu de répit et de soins à Ceignac pour les malades de la Covid-19

  • Patrick Chambaud, directeur du SSR Les Tilleuls de Ceignac.
    Patrick Chambaud, directeur du SSR Les Tilleuls de Ceignac. Ph.H.
Publié le
Philippe Henry

L’établissement de soins de suite et de réadaptation de Ceignac a connu une période particulière avec la gestion de la crise sanitaire. Pour l’heure, le SSR Les Tilleuls n’a connu aucun cas de Covid en ses murs.

Durant plusieurs semaines, le centre de soins de suite et réadaptation Les Tilleuls, à Ceignac, a vécu confiné. La plupart des activités liées à la rééducation ont été stoppées. Entraînant une chute de l’activité allant de 50 % à 70 % au plus fort des déprogrammations.

"Nous n’avons jamais tourné à plein régime depuis le mois de mars dernier, alors que le nombre de patients annoncés pour le début de l’année était très important", explique le directeur général, Patrick Chambaud.

Une situation qui a également permis à l’établissement de passer au travers des contaminations par la Covid-19 de ses patients. " Effectivement, depuis le début de l’épidémie, nous n’avons pas eu un seul cas, glisse le directeur. Nous sommes toutefois bien conscients que cela peut arriver à n’importe quel moment, on ne fanfaronne pas. Nous avons pu compter sur le professionnalisme de nos équipes qui ont respecté les consignes à la lettre. Chacun a été très responsable et tout le monde a joué le jeu."

" Et c’est une bonne nouvelle quand on connaît la fragilité de nos patients ", rajoute Patrick Chambaud. De nombreuses personnes atteintes par la Covid ont en effet trouvé auprès du SSR Les Tilleuls de Ceignac, un endroit médicalisé pour " récupérer après cette terrible épreuve ".

Séquelles

" Ceux qui sont sortis de cette maladie doivent poursuivre durant de longues semaines, de longs mois, un traitement pour leur permettre de récupérer. Et encore, de nombreuses séquelles persistent ", explique Patrick Chambaud.

Une trentaine de personnes sont passées dans les services du SSR de Ceignac. "On a senti que cette deuxième vague a fortement touché le département. Avec des personnes relativement jeunes, âgées d’une soixantaine d’années ", précise le directeur du SSR Les Tilleuls.

L’ensemble de l’équipe médicale prend donc en charge ces patients pour leur " réapprendre à marcher, à respirer et à s’alimenter différemment. Tout est plus difficile après ".

Et Patrick Chambaud d‘expliquer qu’après un passage au sein de son établissement, "beaucoup repartent avec une bouteille d’oxygène qu’ils devront utiliser pour vivre au quotidien". Une maladie qui a également, selon le directeur du SRR, des conséquences "neurologiques, des difficultés d’élocution, une perte de l’équilibre". De longues semaines seront encore nécessaires "avant de sortir de cet épisode sanitaire, très contraignant pour les cadres et les équipes soignantes". Toutefois, l’espoir d’une vaccination prochaine laisse entrevoir "un répit qui pourrait nous permettre de souffler un peu. Seulement, cette vaccination se fera sur la base du volontariat et dans un premier temps dans les Ehpad. Espérons que chacun soit responsable".

Des conséquences après la déprogrammation d'opérations

Pour absorber l’afflux de personnes atteintes par la Covid, les hôpitaux ont dû déprogrammer un certain nombre d’opérations chirurgical. Une grande partie du personnel hospitalier a été affectée à la prise en charge de ces patients. Ainsi, des établissements comme le SSR Les Tilleuls de Ceignac n’ont pu que déplorer une baisse de leur activité. Mais, plus grave encore, cette situation a entraîné un retard dans la prise en charge des patients. "Si sur la deuxième vague il y a eu moins de déprogrammations que sur la première, les conséquences sont tout de même importantes", déplore Patrick Chambaud. Seulement, au niveau régional, " on estime qu’environ 2 000 personnes atteintes par un cancer vont voir leur espérance de vie diminuer car elles n’auront pas bénéficié d’opérations. Les professionnels de santé ont fait cela par choix, par nécessité, malheureusement".

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