Onet-le-Château : retour à la sérénité pour l'Ehpad La Rossignole

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  • Une partie des soignants à l’heure de préparer le goûter. Le sourire est revenu dans l’établissement.
    Une partie des soignants à l’heure de préparer le goûter. Le sourire est revenu dans l’établissement. C.C.
Publié le
Christophe Cathala

Épargné par la Covid mais fortement impacté par une grave affaire de maltraitance révélée en septembre dernier, l’Ehpad castonétois avait promis de "se reconstruire". Il est en voie aujourd’hui de gagner son challenge.

Le passé est ce qu’il est, on ne l’efface pas". C’est donc l’avenir qu’Alain Castanié compte bien dessiner, aux couleurs de la sérénité retrouvée, pour cet établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), qui a pris la foudre l’an passé.

Nouveau président

Le nouveau président de l’association qui gère La Rossignole, à Onet-le-Château a constitué un bureau d’une dizaine de nouveaux membres "tous motivés, inscrits dans une même dynamique, qui sont spontanément venus dans un même but : réussir le challenge". À 67 ans, et 40 ans de vie castonétoise passée pour l’essentiel à diriger les finances d’une solide entreprise de la commune (Thermatic), le président Castanié a pris la main le 1er janvier d’un conseil d’administration où demeure encore quelques membres de l’ancienne équipe, dont André Vié, ancien président, démissionnaire en décembre dernier comme il l’avait annoncé.

Le chaos…

Tout semble donc sur les rails, mais il faut dire que La Rossignole revient de loin : en septembre sont révélés des agissements extrêmement graves, dégradants et humiliants, perpétrés par une poignée de soignants sur des résidents de l’unité Alzheimer de La Rossignole (notre édition du 21 septembre). La maltraitance à laquelle quelques-uns se seraient livrés ne serait que la partie la plus spectaculaire d’une gouvernance jugée délétère par les personnels notamment. La directrice démissionne en juin, quatre salariés suspectés d’être les auteurs de ces actes ignobles sont licenciés en août, sept autres reçoivent un avertissement, une information judiciaire est ouverte, l’enquête se poursuit encore aujourd’hui. Les familles sont atterrées, la majorité des soignants est effondrée, l’établissement est essoré par cette affaire au retentissement national.

… Et la volonté de réagir

Le conseil d’administration fait appel en septembre à un consultant spécialisé, Félicien Danglot, pour assurer la direction de transition. Et surtout, remettre le navire à flot, alors qu’une dizaine de personnels, choqués par ce contexte, envisagent de démissionner. Certains le feront. Tout est alors remis à plat, on renoue le dialogue, la confiance revient.

"Tous les postes pourvus"

"Aujourd’hui, tous les postes sont pourvus, assure Félicien Danglot. On a réussi à faire le plein d’infirmières et d’aides soignantes alors que la période est très difficile pour le recrutement. C’est presque un exploit. Un médecin coordonnateur va arriver le 25 janvier, nous avons un nouveau psychologue… Tout ce qui s’est passé n’a pas fait peur aux gens de venir. Après la crise, on est désormais en rééducation".

Et les résidents et leurs familles ? "Les résidents ont été peu conscients de ce qui se passait. Pour les familles, certaines restent dans une posture de mécontentement qui ne s’effacera pas de si vite. Il faut un temps d’écoute, l’information est permanente, aucune demande n’est négligée. Et on travaille beaucoup avec le comité de vie sociale que l’on réunit tous les mois et non trois fois par an : ce comité est une illustration de ce que l’on souhaite : mettre l’usager au cœur de la vie de l’établissement".

Rester associatif, "en bonne intelligence"

Avec toujours 45 salariés et 84 résidents, La Rossignole a conservé la confiance de tous, "mais c’est un travail de longue haleine, car des traces restent malgré tout, reprend Alain Castanié. On va écrire un projet d’établissement associatif co-construit avec la direction et le personnel. Et pas question de s’adosser à un opérateur extérieur, on continue en association. Mais pourquoi pas collaborer en bonne intelligence et s’ouvrir vers l’extérieur. Le tout en tenant compte de l’évolution des mentalités, car on travaille avant tout à réussir le challenge qui est le nôtre".

Des projets en bonne voie

Tout d’abord, une nouvelle directrice prendra ses fonctions début mars, Félicien Danglot lui laissera les clés de la maison dès que la transition sera efficiente. 27 candidats se sont présentés, "on a trouvé le bon profil, le contrat va être signé", précise Alain Castanié. La formation est au cœur du challenge : tout un plan sur la bientraitance démarre ces jours-ci et l’établissement va accompagner la mise en œuvre de "projets personnalisés", pour concourir à "la fidélisation des équipes" tout en travaillant "à maintenir la confiance des familles". Un projet d’animation plus complet intégrant le week-end est aussi au programme. Ainsi que l’achat d’un véhicule de 9 places pour personnes à mobilité réduite. "Et on va très vite développer, par l’intermédiaire de l’association, le bénévolat, avec des personnes dûment formées", ajoute le président Castanié.

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