Millau. Entre poésie et obervations, Marie Rouanet note le temps qui passe

Marie Rouanet habite une maison isolée, entourée d’arbres majestueux et de prés, sur un petit promontoire. C’est un lieu fréquenté par les animaux sauvages et les oiseaux. Dehors, ou à partir de l’une des fenêtres de sa grande cuisine, l’auteure les observe souvent, à l’œil nu ou avec sa paire de jumelles. Elle écrit : "Le circaète Jean-le-Blanc pousse un cri absolument horrible, mais il est d’une beauté stupéfiante. Il faut le voir se lever de l’arbre où il est perché, il me survole et je vois sa livrée blanc-pur d’ange immaculé au ventre grivelé, son vol inaudible. Il ne fait pas de nid. Il pond dans un quelconque creux de rocher ou d’arbre et n’élève jamais plus de deux oisillons. Le couple, très fidèle, s’occupe alternativement de la nichée. Je luis offre des friandises d’os de poulet."

À ses heures, Marie Rouanet a écrit des textes comme Mon confinement ou Mets-toi nu qui attendent d’être publiés. Elle a rédigé aussi des poèmes. L’un d’eux s’appelle Je t’attends.

"Je sais que tu m’attends sur le chemin des Serres, cet adrech (endroit exposé au soleil, NDLR) où le gel fond au moindre soleil. Dans la châtaigneraie, le neige a persisté. Ses sangliers sont venus fouiller sous nos chênes. Je garde mon cœur clair et brûlant pour rejoindre le Port. Je garde les objets, je nourris les bêtes, j’engrange la mémoire. Afin que rien ne périsse. Je t’attends." Ainsi va la vie en cette période de confinement dans ce petit coin du Rougier.