Crise sanitaire : ce que pourrait annoncer Emmanuel Macron ce mercredi soir

  • Emmanuel Macron et le ministre de la Santé Olivier Véran.
    Emmanuel Macron et le ministre de la Santé Olivier Véran. Repro CP - AFP
Publié le
Christelle Bertrand - DDM

Pour tenter d’enrayer l’épidémie, le chef de l’Etat s’exprimera ce mercredi soir à 20 heures et pourrait annoncer un durcissement et un élargissement du confinement en vigueur.
 

Il pensait gagner du temps… Il pensait gagner tout court. Après avoir perdu la bataille des masques, puis celle des tests, Emmanuel Macron espérait être le seul chef d’État, en Europe, à ne pas reconfiner durement face au Covid, le seul président à ne pas refermer les écoles. Mais ce temps gagné, pourrait bien être du temps perdu face à une vague qui ne cesse d’enfler tout comme les critiques. Il doit prononcer une allocution ce mercredi 31 mars à 20 heures.

Pourquoi avoir attendu alors que la France dépassait très largement les 5 000 contaminations par jour, cap fixé par le chef de l’Etat en décembre ? Lui qui, en février, espérait avoir été plus clairvoyant que les épidémiologistes est accusé, aujourd’hui, de négliger leurs conseils. Jupiter serait-il de retour ? Le locataire de l’Élysée, qui avait semblé vouloir concerter au début de cette crise, aurait-il cédé à son penchant vertical ? Depuis quelques jours, l’Élysée est la cible de toutes les critiques. Le chef de l’État les fera-t-il taire en prenant la parole ce mercredi soir ?

Plusieurs pistes sur la table

Intervenir pour dire quoi ? Le statu quo n’est pas à exclure mais semble de plus en plus difficile à défendre face à la levée de boucliers des personnels soignants qui s’inquiètent de la saturation des services de réanimation.

Plusieurs autres pistes sont sur la table. De nouveaux départements pourraient rejoindre les 19 soumis à de mesures de "freinage renforcé" mais cela ne suffira pas à endiguer la crise dans ceux déjà fortement touchés comme l’Ile-de-France.

L'Occitanie n'échappe pas à la troisième vague de contaminations : la circulation du virus est en hausse sur l'ensemble des 13 départements du territoire régional. Le rebond épidémiologique frappe particulièrement les départements de l'est, comme le Gard, la Lozère et l'Hérault. L’inquiétude grandit aussi dans le Tarn (272), la Haute-Garonne (254,5), l’Aveyron, et les Pyrénées-Orientales (254,6), où le taux d’incidence a grimpé de 195 % en l’espace de deux semaines. 

Fermer les écoles semble aussi une piste sérieuse mais Jean-Michel Blanquer et Emmanuel Macron résistent encore à l’idée car le maintien des écoles ouvertes depuis juin dernier, était l’une des victoires dont le chef de l’Etat espérait se prévaloir durant la campagne de 2022.

Enfin, un confinement national strict, avec de véritables contrôles de police comme en mars dernier, semble plus improbable. Selon l’Élysée, même si les Français sont nombreux à le réclamer, l’acceptation d’un confinement n’est plus la même qu’il y a un an. De plus, Bercy pèse de tout son poids pour ne pas refermer les commerces encore ouverts et le ministère de l’Intérieur rechigne à accroître les contrôles.

Emmanuel Macron tente donc, encore et toujours, de gagner du temps. Observant les courbes des contaminations, les taux d’occupation des lits mais aussi le nombre de vaccinations. Le maître des horloges repousse le moment décisif quitte à se voir accusé, comme en mars dernier, d’avoir confiné… trop tard.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?