Covid-19 : Céline Lery, psychologue à Rodez, l’écoute bienveillante

  • Céline Lery anime des groupes de paroles sur le stress au travail et des ateliers de brain gym à l’école "apprendre à bouger, bouger pour apprendre", comme elle réalise des consultations individuelles.
    Céline Lery anime des groupes de paroles sur le stress au travail et des ateliers de brain gym à l’école "apprendre à bouger, bouger pour apprendre", comme elle réalise des consultations individuelles. DDM - SH
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Stéphane Hurel - DDM

Installée à Rodez dans les locaux de l’ancien haras, Céline Lery est comme de nombreux psychologues en première ligne pour contrer les effets néfastes de la Covid.
 

Il y a un bureau en bois devant un fauteuil épuré. Il y a aussi des murs blancs, une grande fenêtre s’échappant vers un arbre majestueux. L’endroit est calme, paisible, propice à la confidence, à l’écoute. "C’est difficile pour beaucoup de faire le premier pas de venir ici. Certains prennent rendez-vous puis annulent. Il y a de l’hésitation. Je le ressens. Se faire aider n’est pas toujours simple. Pourtant, effectuer ce premier pas est une prise de conscience qui représente une grande avancée pour chercher des solutions". On sent dans la voix de Céline Lery du respect, de l’humilité à l’égard de toutes ces démarches intimes. D’ailleurs, elle aime employer ce mot d’humilité pour elle-même lorsqu’elle résume son travail de psychologue. "Je dois être dans l’empathie afin de comprendre pour apporter des solutions. Je dois aussi avoir du recul car en m’immergeant totalement dans l’existence de la personne que je rencontre, je ne lui serai d’aucune utilité". Cette approche renforce la nature profonde, de la psychologue, celle d’une personnalité sensible.

On le ressent dans sa manière de s’exprimer. Le langage de Céline Lery n’est pas technique. Il est humain. Ses phrases sont construites avec des mots accessibles à tous. Être sensible, c’est comprendre ; être sensible, c’est aussi savoir se faire comprendre. La voix de Céline Lery est douce. Son regard bleu est direct ; jamais il ne fuit. Sensible veut enfin dire être à l’écoute tout en ayant de la maîtrise sur le temps et les mots. D’ailleurs, Céline Lery ne peut pas avoir été institutrice, dans la campagne cantalienne, sans savoir se montrer proche des autres. "Un jour, j’ai ressenti le besoin de me tourner logiquement vers mon métier de psychologue. Ma carrière d’institutrice, comme le fait d’avoir élevé trois enfants, m’apportent des bases solides et m’ont enrichie".

"L’isolement est terrible"

Lorsque l’on évoque la Covid, Céline Lery répond : "besoin de douceur, de se retrouver en soi, nécessité de s’occuper de soi". Ses mots se veulent bienveillants car ils s’opposent à une forme de dévaluation personnelle que l’on nomme communément la perte de confiance. Une perte de confiance en soi que peuvent apporter le stress ou l’anxiété face à la crise sanitaire.

"Le virus a amené l’isolement pour beaucoup de personnes. Ce dernier est terrible à vivre. Il peut découler du fait d’une maladie, d’une mutation professionnelle, d’une absence de vie sociale, d’une rupture affective, d’un télétravail mal supporté. L’isolement peut conduire au doute, à la peur du regard des autres. L’isolement peut avoir un effet destructeur. Je reçois aussi des couples qui sont sous tension à cause du télétravail et d’une vie continue côte à côte. La prise de conscience de comprendre que cela ne va pas est un processus qui peut être long. Beaucoup de personnes ont besoin d’échanger et de partager ce poids qui les bloque".

Céline Lery évoque alors l’écoute du corps comme première étape au bien être. "Beaucoup de solutions proviennent de nos sensations intimes. Se faire du bien est primordial pour réapprendre ces petites choses qui nous maintiennent dans notre bulle de bien-être.

On peut cuisiner, faire du sport, bricoler, pratiquer des activités artistiques, musicales, se donner le temps de le faire comme une étape personnelle de bonheur".

Pour en arriver à ce palier, il faut néanmoins comprendre ce qui a fait dérailler le train intime de son trajet initial. C’est là qu’intervient la psychologue.

"Certaines personnes pleurent car en évoquant ce qui les gène, elles font remonter à la surface des temps de vie qui les ont marquées. Elles s’en sentent mieux sous cet effet libérateur".

La psychologue aide à franchir des étapes. "L’essentiel est d’apprendre à vivre au présent".

Difficile lorsque ce présent est contrarié par la Covid. "D’autant que pour bien vivre, il faut s’enrichir de temps de partages avec les autres, de moments festifs qui équilibrent, de projets de vie, d’avenirs faits de vacances qui apportent un but enrichissant".

À l’inverse, le virus a amené de la frustration, une profonde modification des rapports sociaux.

"Il va en rester pour certains des douleurs profondes notamment pour toutes ces personnes qui n’ont pas pu accompagner des anciens dans les Ephads. Ces cicatrices ne se refermeront jamais". Il reste enfin pour Céline Lery l’espoir que, "cette crise sanitaire nous aura appris à puiser dans nos réserves. Il y a des personnes qui ont les forces de trouver des solutions personnelles ; d’autres pas". Dans ce cas, qui relève du domaine d’un psychologue, Céline Lery intervient, "afin de prendre du recul et d’aider à se sortir d’une sensation oppressante où l’on se sent attaqué".

Céline Lery est joignable au 06 37 51 69 29.
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