La mode renoue avec le voyage (et les défilés physiques)

  • La maison Dior présentera sa prochaine collection Croisière dans l'enceinte du Stade panathénaïque d’Athènes, le 17 juin.
    La maison Dior présentera sa prochaine collection Croisière dans l'enceinte du Stade panathénaïque d’Athènes, le 17 juin. Aerial-motion / Shutterstock
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Relaxnews

(ETX Studio) - The show must go on ! Après une année d'accalmie et de défilés virtuels, la mode s'apprête de nouveau à traverser les frontières pour faire rêver le public, et plus que jamais lui donner l'occasion de s'évader. Athènes, Venise, Los Angeles, et Shanghai comptent parmi les destinations choisies par les acteurs de la mode pour présenter leur prochaine collection. Des annonces qui sonnent comme un retour à la normale dans une industrie en pleine évolution, parmi les plus touchées par la pandémie.

Mars 2020, le monde se confine face à la propagation du Covid-19. A l'aube de la présentation des collections Croisière, défilés qui invitent au voyage en marge des traditionnelles fashion weeks, les acteurs des plus grandes maisons de luxe se succèdent pour annuler leurs shows prévus en Italie, en Angleterre, aux Etats-Unis, à Dubaï, ou encore en Russie. Le début d'un changement, d'une révolution, qui sera notamment marquée par l'évènement du virtuel. Pendant des mois, les collections se dévoilent par écrans interposés. L'avenir de la mode, murmure-t-on, assez bas, car, au fond, y croit-on vraiment ? A l'heure où les pays rouvrent progressivement leurs frontières, la mode repart en vadrouille. Qui mieux qu'elle peut offrir cet instant de rêve, ce moment d'évasion suspendu dans le temps, qui nous a tant manqué ces derniers mois ? 

Des lieux chargés d'Histoire

Alors que les pays se déconfinent, que la vaccination contre le Covid s'accélère, et que les frontières rouvrent progressivement, la mode renoue timidement avec un rythme classique. Cela commence par une véritable invitation au voyage, avec des défilés programmés un peu partout dans le monde dans les prochains mois. La maison Dior s'envolera le 17 juin pour Athènes, où elle dévoilera sa prochaine collection Croisière dans un lieu historique, le Stade panathénaïque, qui a notamment accueilli les premiers Jeux olympiques de l'ère moderne en 1896, comme le révèle ce mardi Women's Wear Daily.

Puis ce sera au tour de la maison italienne Armani de convier la fashion sphère dans l'une des quatre capitales de la mode, Milan, pour présenter sa collection homme printemps-été 2022, le 21 juin. Un défilé orchestré dans le cadre de la traditionnelle semaine de la mode masculine, en présence d'un public. Valentino et Saint Laurent ont jeté leur dévolu sur Venise, et s'y rendront au mois de juillet. La maison italienne y présentera sa prochaine collection haute couture, le 15 juillet, avec un nombre limité d'invités, tandis que la maison française devrait y orchestrer un défilé physique, à une date qui n'a pas encore été communiquée. Puis, on devrait retrouver Michael Kors en septembre, lors d'un défilé physique organisé à New York, puis Gucci, qui célèbre son centenaire, à Los Angeles au mois de novembre.

Avant cela, Coach renouera avec les podiums lors d'une présentation organisée à Shanghai, le 3 juin, en présence d'un public, qui pourra également découvrir le défilé via les réseaux sociaux. Des annonces qui laissent penser que l'on revient doucement mais sûrement à un schéma classique.

Le retour des défilés physiques ?

Il est actuellement difficile de savoir ce que sera l'avenir de la mode, ne serait-ce que dans un futur proche. Certaines maisons, et créateurs, ont profité de ce coup d'arrêt pour réfléchir, réinventer, bousculer, en prenant notamment la décision de ne plus suivre le rythme effréné du calendrier des défilés. D'autres ont fait le choix d'accélérer le passage au digital en innovant à l'aide de la réalité augmentée. Jeux vidéos, mannequins numériques, cabines d'essayage virtuelles : nombreuses sont les maisons à avoir totalement repensé leurs présentations et leur communication, tout en s'adaptant aux nouveaux modes d'achat de leurs clients.

Mais les défilés que l'on qualifie aujourd'hui de "traditionnels" peuvent-ils réellement s'arrêter ? Certains créateurs refusent de l'envisager. "Si on ne peut pas toucher, si on ne peut pas voir de près, si on ne peut pas constater la qualité, la différence avec le marché grand public disparaît. En vidéo on peut beaucoup tricher, on peut beaucoup cacher, et on peut embellir", déclarait à l'AFP Kris Van Assche, alors directeur artistique de Berluti, en avril dernier. 

Un avis partagé par Giorgio Armani, deux mois plus tôt, qui confiait alors au journal Le Monde : "Je ne pense pas que la solution soit de se fier entièrement au numérique. (…) La Semaine de la mode est un moment social fondamental pour le secteur (…). Elle doit rester un réseau qui réunit les grands comme les petits et offrir à tous, au même moment, la possibilité de présenter son travail. Je suis donc convaincu que la Semaine de la mode, en tant que telle, doit être préservée. Le défilé virtuel peut être un outil, mais ce n'est pas l'avenir".

Les défilés et présentations physiques, qui reprendront progressivement dès le mois de juin "en fonction de l'évolution de la situation sanitaire", comme l'a notamment souligné la Fédération de la Haute Couture et de la Mode, semblent bel et bien annoncer un retour à la normale. Reste que de nombreuses maisons et créateurs pourraient malgré tout privilégier le format numérique, que ce soit pour des contraintes de temps, de budget, voire d'organisation. Ils pourraient même programmer leurs défilés en dehors des calendriers officiels pour casser un rythme souvent jugé excessif. Plus qu'un avenir virtuel ou physique, c'est donc un avenir hybride, répondant aux attentes de chacun, qui semble aujourd'hui se dessiner dans le secteur de la mode.

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