Rodez. A Belcastel, les artistes de rue apprécient la vie de château

Depuis quelques jours, un œil, gigantesque et intriguant, semble veiller sur le château de Belcastel. À moins que ce ne soit celui, surveillant tous nos faits et gestes, de Big Brother… Cet œil, qui ne manque pas d’attirer le regard et d’interpeller promeneurs et visiteurs de passage dans le village, est l’œuvre de Case Mac Laim, l’un des street artistes, qui ont pris possession des lieux pendant plusieurs jours, à l’invitation de la propriétaire américaine du château, Heidi Leigh. Depuis plusieurs années déjà, l’ancienne galeriste new-yorkaise marque l’été culturel aveyronnais en organisant un événement artistique d’importance. Cette année, elle avait donc décidé d’ouvrir toutes grandes les portes, les salles et les toits terrasses de l’ancienne demeure de François Pouillon à plusieurs artistes de renom international, réunis dans le cadre du projet Legend.

Complicité artistique

Inti Castro est un artiste sud américain, grand voyageur, dont les œuvres sont visibles dans le monde entier. Originaire de Valparaiso, port chilien connu justement pour ses artistes de rue, il a été emballé par le projet qui lui a permis de retrouver – non sans quelques difficultés de déplacement en raison des contraintes sanitaires – son ami portoricain Alexis Diaz, avec lequel il avait déjà collaboré pour une fresque géante de 10 mètres de haut lors du festival Obra de Sao Paulo, au Brésil. Les deux artistes, rencontrés en plein travail ont été particulièrement séduits par le cadre, le château et le village. "La région est fantastique et c’est un projet particulièrement original. C’est la première fois que je travaille dans un château, souligne Inti, dans un très bon français. C’est facile de peindre avec Alexis, car nous abordons des sujets similaires."

Outre les œuvres d’Alexis Diaz et d’Inti, sur les murs et dans les salles d’expo du château, le public découvrira, dans des styles forcément très différents, des fresques et des tableaux du Polonais Bezt, du Parisien Bom K, du portraitiste italien Marco Mazzoni, des Allemands Case Mac Laim et Hera. Cette dernière a d’ailleurs profité du lien entre l’événement de Belcastel et le parcours street art de Decazeville, pour faire une petite escapade artistique, sur le site de la Découverte, où elle a réalisé (notre édition d’hier) une remarquable et très poétique peinture murale.