"Boîte noire": un thriller haletant sur la "quête de vérité"

  • "Boite noire" avec Pierre Niney arrive en salles mercredi.
    "Boite noire" avec Pierre Niney arrive en salles mercredi. Courtesy of WY PRODUCTIONS 24-25 FILMS
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Relaxnews

(AFP) - "Tout ce qui est secret attire ma curiosité": dans "Boîte noire", en salles mercredi, un enquêteur, interprété par Pierre Niney, cherche à lever le mystère sur le crash d'un vol Dubaï-Paris qui a fait 300 morts dans les Alpes, un thriller sous haute tension.

"Film paranoïaque", "Boîte noire", le quatrième long-métrage de Yann Gozlan est né de sa fascination pour ce dispositif "mystérieux" utilisé par les enquêteurs pour faire la lumière sur le crash d'un appareil: en réalité deux boites oranges qui enregistrent les données de vol et les discussions dans le cockpit.

"Le film parle de quête de vérité, de complotisme et du fait que parfois, la distinction n'est pas évidente", explique le réalisateur qui a cherché à "renvoyer, par cette histoire, le spectateur au monde actuel, paranoïaque et angoissé".

Suite à la disparition inexpliquée d'un enquêteur du Bureau d'enquêtes et d'analyses pour la sécurité de l'aviation civile (BEA), Mathieu Vasseur (Pierre Niney), jeune ingénieur brillant mais au contact humain difficile, se retrouve en charge de l'affaire.

Les crashs de deux Boeings 737 Max, en partie causés par le dysfonctionnement d'un système conçu par l'avionneur pour assister les pilotes, ont été une source d'inspiration pour le réalisateur. En 2018 et 2019, en Indonésie et en Ethiopie, ces accidents ont fait 347 morts.

- Arène aéronautique -
"Lors de l'ouverture d'une boîte noire, la tension est palpable. Les techniciens du BEA opèrent sous le regard des représentants des constructeurs et compagnies de vol", raconte le réalisateur qui a tourné dans la pièce du BEA où se déroulent ces opérations. "Les enjeux humains, industriels et financiers, autour de la responsabilité de l'accident, sont colossaux".

Yann Gozlan a tenu à mettre en scène cette pression en montrant le milieu "très compétitif" de l'aéronautique, "une arène avec de nombreux acteurs aux intérêts divergents, des constructeurs aux compagnies aériennes", et où évoluent "des gens hautement diplômés", souvent des mêmes écoles.

Cet entre-soi se retrouve jusque dans la sphère personnelle. Noémie Vasseur, l'épouse de Pierre Niney dans le film (jouée par Lou de Laâge), membre d'une commission de certification des aéronefs, est sur le point de rejoindre un grand constructeur.

Au début du film, leur couple est "une alliance en train de se désagréger, elle est en pleine ascension et lui a des relations compliquées avec ses collègues", décrit le réalisateur.

Alors que l'enquête instille le doute dans le personnage de Pierre Niney au risque de le rendre fou, "sa paranoïa se diffuse jusque dans sa vie intime".

- Personnages pressurisés -
"L'enregistrement des boites noires, inévitablement dégradé, nécessite un travail d'analyse qui laisse place à l'interprétation", explique le réalisateur et scénariste. "Le fait que des experts puissent avoir des interprétations différentes crée un ressort dramatique".

"J'aime que mes personnages soient pressurisés, à la fois par des pressions extérieures et par des débats intérieurs", explique le réalisateur. "Ils sont souvent au bord du burn-out".

Le personnage de Pierre Niney, qui travaille pour la deuxième fois avec Yann Gozlan après "Un homme idéal" (2015), explore toutes les pistes, de l'attentat terroriste à des problématiques liées aux nouvelles technologies, et s'enfonce dans une spirale de doute.

Dès lors, que peut croire le public? "Je voulais que les arguments opposés à Mathieu soient plausibles et que tous les personnages paraissent suspects".

"Mathieu Vasseur ne se sent pas reconnu à sa juste valeur, au point que le public peut s'interroger sur ses motivations", poursuit le réalisateur qui a voulu "qu'il ne soit pas un chevalier blanc se battant pour la vérité".

Dérogeant à ses habitudes, Yann Gozlan a écrit le rôle en ayant en tête Pierre Niney. "Il sait amener une nervosité qu'il distille dans le film en incarnant un personnage fébrile, dans sa bulle. Il le rend ambivalent aux yeux du spectateur, tout en inspirant de l'empathie".

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