Jacques Vaysse : " Les prix à la pompe ne sont pas près de baisser dans les semaines à venir "

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  • Jacques Vaysse dénonce ces taxes toujours importantes sur les carburants.
    Jacques Vaysse dénonce ces taxes toujours importantes sur les carburants. Repro CPA
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Pour Jacques Vaysse, le président de la branche « carburant » de la fédération nationale de l’automobile, cette hausse est liée à la reprise économique mais aussi et surtout aux taxes qui représentent environ 86 centimes sur le prix du litre.

En ce début d’année, les prix du baril de pétrole continue de flamber. Alors que ce surcoût était imputable, selon les experts, à la reprise économique la tendance n’est toujours pas à la baisse. Si la barre du 1,55 € avait été atteinte pour le gazole à l’automne, c’est aujourd’hui celle du 1,60 € qui vient d’être franchie. Les prix du sans-plomb et du diesel n’ont jamais été aussi élevés.

Pour Jacques Vaysse, président de la branche carburant de la fédération nationale de l’automobile, cette hausse « n’est pas près de s’atténuer dans les semaines, les mois à venir. Et je pense que le prix va encore augmenter ». « Mais cette hausse est générale, il n’y a pas que la France qui est touchée, complète-t-il. Des pays comme l’Espagne ont également vu le prix des carburants augmenter. On rend responsable la reprise économique de cette flambée, mais les taxes y sont pour beaucoup. »

Mais le garagiste installé à Salles-Curan rappelle : « Sur le prix à la pompe, on compte environ 86 centimes de taxe. Seul l’État peut agit là-dessus. Quant aux pompistes, ils ne touchent que quelques centimes sur le litre de carburant. » Pour un plein d’une valeur de 100 €, 60 € concernent directement des taxes comme la TVA ou la TICPE (taxe intérieure de consommations sur les produits énergétiques).

« Mais personne n’a l’air de se plaindre, poursuit Jacques Vaysse. Malheureusement, les plus touchés aujourd’hui par cette forte augmentation sont ceux qui n’ont pas le choix. Les entrepreneurs, ceux qui doivent se déplacer. Et en milieu rural en particulier, là où il n’y a pas de transports en commun. »
En revanche, de plus en plus d’automobilistes se tournent vers l’éthanol pour faire baisser leur facture à la pompe. « Effectivement, c’est une solution que de plus en plus d’automobilistes choisissent. Notamment avec l’abandon progressif du diesel, même si cela reste à relativiser notamment dans nos départements ruraux », précise le garagiste de Salles-Curan.

Avec un prix au litre, en moyenne, de 0,70 € le E85 bénéficie d’une fiscalité plus avantageuse. Mais attention, « l’automobiliste va consommer environ 10 % de plus qu’avec un carburant plus classique. Toutefois, cela peut être avantageux dans certaines conditions. Mais je ne pense pas qu’il soit toujours bon de chercher les économies en matière de carburant. Utiliser une essence de moindre qualité a un impact réel sur les moteurs des voitures. La qualité a un coût. »

Quoi qu’il en soit, cette hausse des carburants n’a, pour l’heure, pas de conséquences « sur le travail des pompistes, même si pour la plupart c’est une activité qui reste à la marge ». « En revanche, ce maillage des stations rurales tend de plus en plus à disparaître. Nous sommes une des rares professions à ne bénéficier d’aucunes aides de l’État », déplore Jacques Vaysse.

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