Un biomarqueur caractéristique du TDAH ?

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    Un biomarqueur caractéristique du TDAH ?
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Destination Santé

Génétique, environnementale… Les causes du trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) sont complexes. Une équipe suisse a utilisé l’imagerie cérébrale pour déterminer si le trouble neurobiologique était associé à un marqueur spécifique.

"Déficit attentionnel, hyperactivité motrice et impulsivité." Voilà comment se caractérise le TDAH, que l’on associe volontiers aux enfants (3,5 à 5,6 % des enfants scolarisés sont concernés, selon les derniers chiffres de la Haute autorité de santé). Mais ce trouble neurobiologique ne disparaît pas avec l’âge : un enfant avec TDAH deviendra un adulte avec TDAH, avec des symptômes plus ou moins marqués et des conséquences différentes selon la sévérité des symptômes et la précocité de la prise en charge.

Le diagnostic de ce trouble complexe repose sur une série de consultations, d’abord chez le médecin traitant, puis chez un médecin spécialiste (neurologue, neuropsychologue, psychiatre…), afin d’éliminer d’autres pathologies qui peuvent entraîner des symptômes proches du TDAH. Il se basera essentiellement sur l’analyse du comportement de l’enfant ou de l’adulte, un examen clinique complet et éventuellement des tests et une évaluation psychologique.

Micro-états

Les éventuelles spécificités de la structure et des fonctions cérébrales des personnes ayant un TDAH se voient-elles également dans le cerveau ? C’est ce qu’étudient des équipes de recherche du monde entier, au moyen de l’imagerie cérébrale. Grâce aux travaux de scientifiques néerlandais publiés dans The Lancet Psychiatry en 2017, on sait par exemple que le volume du cerveau des personnes avec TDAH est moins important que celui des personnes sans TDAH.

De leur côté, des neuroscientifiques suisses ont utilisé l’électroencéphalogramme (EEG) pour étudier les "microstates" (ou micro-états) du cerveau TDAH. Chaque micro-état correspond à une configuration particulière de l’activité des neurones dans le cerveau : on en compte cinq (micro-états A, B, C, D et E), chacun reste stable pendant une centaine de millisecondes avant de passer à un autre micro-état. L’EEG permet de mesurer leur longueur et leur fréquence.

Les chercheurs ont ainsi pu identifier des différences significatives entre les EEG d’adultes avec et sans TDAH, avec des micro-états D de durée plus longue chez les personnes atteintes du trouble, et la présence concomitante de troubles du sommeil chez ces mêmes patients. Pour les auteurs de l’étude, le micro-état D apparaît donc comme un biomarqueur du TDAH, associé aux troubles du sommeil, une dimension importante du TDAH. Un nouvel outil fiable et utile pour la recherche, le diagnostic et les traitements, espèrent les chercheurs.

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