Réguler le poids : comment notre corps fonctionne-t-il ?

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    Réguler le poids : comment notre corps fonctionne-t-il ?
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Destination Santé

Comment notre corps régule-t-il notre poids ? Quel rôle le cerveau joue-t-il dans ce mécanisme ? Sommes-nous égaux face à la perte ou la prise de kilos ? Eclairages avec Marine Boni, diététicienne à Nantes.

Destination Santé : comment notre organisme assure-t-il la régulation du poids ?

Marine Boni : L’organisme recherche en permanence un équilibre qu’il maintient grâce à des mécanismes de contrôle et de régulation. Il en va donc naturellement de même pour le poids.

Le centre de la régulation pondérale se situe dans le cerveau, au sein de l’hypothalamus. C’est lui qui reçoit et traite de nombreuses informations sur la disponibilité et les stocks d’énergie et de nutriments. Cette communication est possible grâce à une multitude de récepteurs, neurotransmetteurs et hormones qui fonctionnent comme des messagers.

Ces mécanismes sont purement inconscients. C’est à travers les sensations de faim, d’envies et de rassasiement que notre organisme nous fait parvenir les informations qu’il détient. La faim signifiera donc qu’il y a un manque d’énergie, les envies parfois spécifiques pourront elles aussi refléter des besoins du corps tandis que le rassasiement signalera que nous avons assez mangé. Quant à la satiété, c’est l’état de non-faim que nous pouvons ressentir entre les repas : le corps n’exprime pas de besoins particuliers, il fonctionne avec ce que nous lui avons fourni.

Destination Santé : sommes-nous tous égaux face à la régulation du poids ?

Marine Boni : Nous possédons tous ce système de régulation interne. En revanche, le point de départ est différent chez tout le monde. C’est notre poids naturel, le point d’équilibre auquel le corps cherchera toujours à revenir. Des différences individuelles peuvent donc s’observer. Par exemple, le métabolisme de base (besoins incompressibles du corps) est différent chez tout le monde. Dans le langage commun, un métabolisme rapide sera en fait un organisme qui nécessite une grande quantité d’énergie pour maintenir ses fonctions vitales (fonctionnement cérébral, cardiaque, digestif, thermorégulation,…) tandis qu’un métabolisme lent correspondra à un organisme qui consommera moins d’énergie.

Ceci est en partie défini génétiquement mais différents facteurs pourront ensuite le modifier : les régimes restrictifs et les troubles hypothyroïdiens pourront le ralentir, tandis que l’augmentation de la masse musculaire pourra l’augmenter.

Autre exemple. Lorsque le corps stocke, il le fait en convertissant les excédents de nutriments en graisses qui seront stockées dans les adipocytes, eux-mêmes entreposés dans le tissu adipeux. Ce processus se fait selon deux mécanismes : l’hypertrophie adipocytaire (augmentation de la taille de l’adipocyte) ou l’hyperplasie adipocytaire (augmentation du nombre d’adipocytes). Généralement, les deux mécanismes sont à l’œuvre mais certains organismes fonctionneraient davantage sur un mode hypertrophique et d’autres sur un mode hyperplasique.

Cette différence qui se joue en partie à un niveau génétique va faire réagir notre corps différemment face à la régulation du poids. Mais la génétique n’est pas la seule responsable : les grandes variations de poids ("l’effet yoyo") impactent aussi ce mécanisme de régulation.

Destination Santé : existe-t-il des aliments qui favorisent ou à l’inverse nuisent à la bonne régulation pondérale ?

Marine Boni : Rappelons que le poids est multifactoriel et qu’il n’existe pas d’aliment miracle et qu’aucun aliment ne fait prendre ou perdre du poids par nature. Si l’on veut aider notre corps et le soutenir dans ses capacités d’autorégulation, se tourner vers une alimentation majoritairement naturelle (non industrielle) et apprendre à l’écouter, sans lutter contre son poids naturel, sera en effet une bonne option.

Toutefois, l’alimentation intuitive (écoute du corps) a ses limites, et quelques connaissances peuvent la compléter. Par exemple, nous avons vu que le système de régulation pondérale s’appuie sur le système nerveux et hormonal. Les la micronutrition apporte d’autres réponses à cette question.

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