Contrairement aux idées reçues, la génération Z ne boude pas les médias

  • Les membres de la génération Z préfèrent s'informer sur les réseaux sociaux et sur Internet, selon une nouvelle étude américaine.
    Les membres de la génération Z préfèrent s'informer sur les réseaux sociaux et sur Internet, selon une nouvelle étude américaine. sergey causelove / Shutterstock
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - C'est une évidence : la génération Z ne s'informe pas comme ses aînés. Les médias traditionnels sont délaissés au profit des réseaux sociaux, pour le grand désespoir des professionnels du secteur. Mais ils ne se détournent pas pour autant de l'actualité, selon une nouvelle étude américaine.

Les éditeurs de presse dénotent souvent un désamour des membres de la génération Z, ces jeunes nés entre 1997 et 2010, pour les journaux aussi bien papiers que télévisés. A tel point que certains s'inquiètent qu'ils se désintéressent de l'actualité. Mais ce n'est pas le cas, comme le souligne une récente étude de la News Media Alliance.

L'organisation professionnelle américaine a interrogé plus de 400 Américains âgés entre 21 et 29 ans sur leurs habitudes de consommation médiatique. La plupart d'entre eux (51 %) consultent les dernières actualités tous les jours. Mais pas de la même façon que leurs aînés. Ils préfèrent s'informer sur les réseaux sociaux (80 %) et sur Internet (58 %). Leur pêché mignon ? Les formats de décryptage courts, pensés pour être lus (et surtout vus) sur un smartphone. "La génération Z a tendance à grignoter constamment des informations en faisant défiler les réseaux sociaux, en ouvrant les notifications des médias et en partageant des articles avec leurs amis", explique le rapport, cité par la publication spécialisée The Press Gazette.

Les médias traditionnels, de type presse écrite et radio, ne s'attirent pas les faveurs de ce public ultra-connecté. Moins d'un tiers des Américains appartenant à la génération Z se tiennent au courant de l'actualité grâce à des journaux nationaux comme le New York Times et à la radio. Ils leur préfèrent même les podcasts, comme l'avait précédemment révélé une étude de l'institut Pew Research Center.

Les Z en quête de médias qui leur ressemblent

Le décalage entre les médias traditionnels et le jeune public se fait également ressentir concernant les sujets faisant la une. Les membres de la génération Z souhaiteraient que l'actualité reflète leurs préoccupations, surtout en matière de justice sociale. N'espérez pas les séduire en leur parlant du énième iPhone ou de l'amourette du moment d'une célébrité particulièrement en vogue. Ils préféreraient plutôt lire des articles sur l'urgence climatique, les droits des femmes ou encore la réforme du système de santé américain. "La génération Z veut se voir dans les médias, et elle veut se sentir reconnue", affirme la News Media Alliance.

L'association professionnelle étatsunienne conseille également aux professionnels des médias de changer de paradigme lorsqu'ils s'intéressent à cette génération. Ils lui collent souvent de nombreuses étiquettes : insaisissable, accro aux réseaux sociaux, superficielle et même paresseuse, si l'on en croit certains articles en ligne. Des idées reçues sans fondement pour 46 % des Z interrogés par la News Media Alliance. "Au lieu de les mépriser lorsque leurs passions ou leurs préférences semblent non conventionnelles, essayez de les redéfinir comme quelque chose de positif. Ils ne sont pas en train de 'tuer les serviettes en papier' ; ils sont 'soucieux de la planète'", déclare-t-il.

Le jeu en vaut la chandelle. Les membres de la génération Z se disent prêts à payer pour de l'information de qualité. Surtout si elle est locale, pour un tiers des Américains interrogés. Un essai gratuit de six mois les encouragerait à souscrire à un abonnement, tout comme si un de leurs proches leur recommandait de soutenir financièrement un média en particulier. Une bonne nouvelle pour les médias en ligne, qui s'évertuent à convaincre leurs lecteurs de mettre la main au porte-monnaie. Ils sont nombreux à réduire le nombre de leurs contenus accessibles gratuitement sur internet, en optant pour un "paywall" ou un modèle "freemium". "Les membres de la génération Z sont les nouveaux abonnés de l'information, et les médias doivent être prêts à se surpasser pour les attirer et les garder comme lecteurs fidèles", déclare Rebecca Frank, vice-présidente de News Media Alliance. "Il ne s'agit pas seulement de l'actualité, mais de l'ensemble du contenu".

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