Exposition à Rodez sur les anciens d'Algérie : "C'est notre histoire"
Ce vendredi soir, à l’Hôtel de ville, est dévoilée une exposition consacrée à la guerre d’Algérie, à l’occasion des 60 ans du Cessez-le-feu commémoré par la Fnaca.
L’Histoire et ses télescopages. Au rez-de-chaussée de la mairie, les agents municipaux et des bénévoles s’affairent pour enlever les dons faits par les Ruthénois à des Ukrainiens qui fuient la guerre contre les Russes.
Quelques marches plus haut, dans le hall dévoué notamment aux expositions, des membres du comité cantonal de la Fnaca déploient des panneaux qui retracent « La guerre d’Algérie ». Une page de l’histoire de France dont les souvenirs sont encore très vivaces.
« C’est incroyable de voir cela », souffle un membre de la Fnaca, en évoquant la guerre en Ukraine. En 1960, il était en Algérie. De ce qu’il a vécu, il n’en parle pas. « Nous étions cinq de la même famille, un hasard, à être là-bas en même temps. Mais on n’en parle pas », lance-t-il. « On en a assez vu » assène un autre. Bernard Bonnefous acquiesce. Ce qui se passe en Ukraine semble faire resurgir de mauvais souvenirs.
Au fond, cette exposition vient parler pour eux. Elle retrace par le biais de multiples panneaux ce qu’il s’est passé entre 1830 et le débarquement à Sidi Ferruch et 1962 et la signature des accords d’Evian.
« Cela fait partie de notre histoire. Et ce que l’on souhaite, c’est que des jeunes viennent pour la connaître. Car c’est une histoire qui reste encore méconnue », glisse Bernard Bonnefous. Xavier Vieillescazes, à l’origine d’une exposition présentée à la galerie Foch pour les 30 ans, en travaillant notamment avec l’historien Robert Taussat, peste contre le peu de cas fait, selon lui, à cette guerre. Il peste contre la « mécanique de l’oubli » mise en œuvre selon lui.
« Il est vrai que cette exposition, montée par la Fnaca, dormait quelque part. Il y a longtemps qu’elle n’a pas été montrée », explique Bernard Bonnefous. Mais le temps va être rattrapé. Après Rodez, l’exposition sera présentée à Entraygues-sur-Truyère, puis à Arvieu, à la demande de Jean Dupin, notamment, auteur de « Quand pleurent les fusils », qui revient sur la vie de ces jeunes appelés du contingent qui se sont retrouvés dans le bourbier algérien. Des objets, prêtés par le Souvenirs français, compléteront ce rendez-vous exceptionnel.
Ce vendredi 18 mars 2022, à 18 heures, les représentants du comité cantonal de la Fnaca confieront à l’écrivain aveyronnais Roger Lajoie-Mazenc, spécialiste notamment de la Guerre d’Algérie, et Xavier Vieillescazes, la présentation de cette guerre qui laisse des traces indélébiles. Et qui a plus que jamais un écho particulier ces temps-ci.
J'ai déjà un compte
Je me connecteVous souhaitez suivre ce fil de discussion ?
Suivre ce filSouhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?