Que faut-il craindre du rebond mondial de l’épidémie de Covid-19 ?

  • un variant plus contagieux, mais pas de crainte à avoir
    un variant plus contagieux, mais pas de crainte à avoir
Publié le
Philippe Rioux

Les chiffres des contaminations sont repartis à la hausse, notamment en Europe, en raison de la très forte contagiosité du sous-variant BA.2. Une pandémie en mutation. Explications.

 

La cinquième vague de l’épidémie de Covid-19 n’était donc pas la dernière… Depuis plusieurs jours maintenant, un rebond des contaminations est observé, en France comme d’ailleurs dans d’autres pays du monde.
La Corée du Sud a, par exemple, signalé plus de 400 000 nouveaux cas de coronavirus la semaine dernière, un nouveau record depuis le début de la pandémie en 2020.
En Chine, où les autorités continuent à appliquer une politique du zéro Covid - qui a permis d’endiguer rapidement l’épidémie, mais s’accompagne d’un coût social et économique élevé -, quelques milliers de nouveaux cas sont apparus chaque jour, notamment dans le nord-est du pays. Deux personnes ont été déclarées mortes des suites du coronavirus dans la province du Jilin et la Chine renoue avec des confinements draconiens pour des millions d’habitants.
Les 17 millions d’habitants de la ville de Shenzhen ont ainsi été placés en confinement pour 66 cas positifs détectés… Le Royaume-Uni ou l’Allemagne connaissent aussi des rebonds de l’épidémie.

En France, nous n’en sommes pas là mais la hausse des cas positifs est incontestable. Alors qu’une nouvelle étape a été franchie dans la levée des restrictions sanitaires le 14 mars - fin du port du masque, sauf dans les transports, et du pass vaccinal -, le taux d’incidence a ainsi progressé de 25 % en une semaine, après plus d’un mois de baisse ininterrompue.

 

25 % de hausse de cas positifs en une semaine

« Au niveau national, le taux d’incidence a augmenté en semaine 10, après six semaines consécutives de baisse, s’élevant à 686 cas pour 100 000 habitants (+ 25 %), soit plus de 65 000 nouveaux cas en moyenne par jour », notait Santé publique France la semaine dernière. Dimanche 20 mars, le nombre de nouveaux cas recensés était de 81 283 avec une moyenne quotidienne sur sept jours en hausse à 89 002. Dans le même temps, le nombre de personnes hospitalisées pour Covid-19 a continué de décroître sur une semaine, et la pression de s’alléger un peu dans les services de réanimation.
De quoi toutefois s’interroger sur le bien-fondé de l’allègement des restrictions sanitaires décidées par le gouvernement, à l’encontre des préconisations de certains spécialistes. Une décision jugée électoraliste par certains. Le ministre de la Santé Olivier Véran a répondu ce dimanche à ces critiques. « Notre seule boussole a toujours été la sécurité et la santé des Français. Si un nouveau variant nous menaçait, nous agirions immédiatement, élection présidentielle ou pas », a expliqué le ministre au Parisien.
« Beaucoup de nos voisins allègent leurs mesures comme nous, et ceux comme l’Italie qui conservent le pass vaccinal ne sont pas plus épargnés que nous », a-t-il indiqué, estimant, selon lui, que le « BA.2, comme Omicron, parce qu’il est très contagieux, déjoue partiellement les mesures classiques de freinage. Dans ce cas, il n’y a pas lieu d’imposer à toute la population française des restrictions vécues par beaucoup comme excessives au regard de la dangerosité actuelle. »
« On s’attend à voir monter les contaminations jusqu’à fin mars, avant une décrue en avril. Il n’y a pas de signal inquiétant en réanimation », a rassuré Olivier Véran.
En revanche, le ministre a rappelé que « le risque le plus important est pour les plus fragiles et les non-vaccinés. C’est pour cela que nous les invitons à porter leur masque et faire leur vaccination de rappel. »
Cette approche très pragmatique et différenciée selon les publics acte aussi une nouvelle approche du Covid-19 qui, de pandémie, devient peu à peu une endémie, comme l’est la grippe saisonnière.
 

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