Covid-19 : quelle est cette solution "plus efficace que le vaccin" pour réduire de 80 % la transmission du virus à l'école ?

À l'heure où le variant BA.2 d'Omicron, qui représente aujourd'hui plus de 57 % des contaminations, a provoqué de par sa contagiosité (30 % plus contagieux que le variant souche d'Omicron, selon une étude danoise) une sixième vague en France au moment où celle-ci a levé l'essentiel de ses restrictions sanitaires, ce sont les plus jeunes, peu vaccinés, qui sont aujourd'hui les principales "cibles" du coronavirus.

Pourquoi ? Notamment parce que le virus se diffuse plus aisément dans les lieux clos (dans 99 % des cas), comme les classes d'écoles, de collèges ou de lycées. Pourtant, selon une étude italienne publiée ce mardi 22 mars et mise en évidence par le Huffington Post, une mesure simple bien que mise un peu de côté par les autorités sanitaires françaises pourrait réduire de 80 % la transmission du virus dans les lieux scolaires : l'aération.

L'Italie est dans une situation similaire que celle de la France, sauf que l'état d'urgence sera levé  le 31 mars de l'autre côté des Alpes. Les cas de contamination ont là-bas aussi augmenté ces derniers jours, en particulier chez les jeunes. Cette nouvelle étude italienne met donc en avant la ventilation comme moyen permettant de diminuer la propagation du virus.

Plus efficace que le vaccin ?

Menée durant quatre mois dans 10 441 salles de classe de la région centrale des Marches, en Italie, cette étude révèle l’importance d’aérer les pièces closes pour lutter contre le SARS-CoV-2. Selon les résultats de cette étude, les infections par le Covid étaient nettement moins nombreuses dans les 316 salles de classe qui disposaient d’un système de ventilation mécanique. Avec de surcroît une réduction des cas était plus marquée selon la puissance des systèmes de ventilation. Dans les chiffres, lorsque le système de ventilation renouvelle complètement de l’air d’une classe 2,4 fois en une heure, les infections ont été réduites de 40 %, de 66,8% avec quatre remplacements d’air par heure et de 82,5% avec six remplacements d’air. 

Selon la fondation Hume et le gouvernement régional des Marches qui ont co-réalisé cette étude, “nous pourrions passer de 250 cas pour 100 000 élèves (le niveau d’alerte fixé par le ministère de l’Éducation italienne) à un taux de 50 pour 100 000” avec un système d'aération performant dans toutes les salles de classe. Et même, “c’est plus efficace que le vaccin dans la lutte contre le virus”, selon le professeur Lucas Ricolfi qui a participé à cette étude.

Les chercheurs ajoutent toutefois que le port du masque, le nettoyage des mains et le taux d’immunité dans les écoles pilotes sont autant de gestes barrières influant sur la transmission ou non du virus. 

De nombreux chercheurs ont appelé à développer une politique d'assainissement de l'air en intérieur, rappelant que le principal vecteur de transmission du virus est par voie aérienne. Mais pour l'heure, selon le "Huff", “le gouvernement n’a toujours pas pris la complète mesure de la prévention dans les écoles d’une transmission virale par aérosol” , alertait un collectif d'enseignants et de médecins en décembre 2021 dans Le Monde.  D'après l’épidémiologiste Raymond Tellier, "on n’en a pas fait assez, et on continue". Autant d'amertume pour son confrère Antoine Flahault, qui estime que pour le gouvernement, purifier l’air intérieur, “ce n’est pas aussi sexy qu’un vaccin ARN”.

Pour réduire cette transmission du virus dans les salles de classe, il ne reste pour l'instant que le printemps, dont les températures douces à venir favoriseront une mesure encore plus simple et encore moins "sexy" : ouvrir les fenêtres...