Rignac. Sous l'Occupation, l’Aveyron n’a pas échappé aux relents nauséabonds de l’antisémitisme

  • 75 personnes ont écouté Simon Massbaum avant de participer au débat.
    75 personnes ont écouté Simon Massbaum avant de participer au débat.
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Centre Presse Aveyron

Une conférence sur le sujet s'est déroulée à Rignac.
 

"Si j’ai la chance de parler aujourd’hui devant vous, c’est parce que ma maman a été sauvée". Beaucoup d’émotions dans les propos de Simon Massbaum, le président de l’Association pour la mémoire des déportés juifs de l’Aveyron (AMDJA) à l’issue de la conférence qu’il venait d’animer à l’espace André-Jarlan.

Invité par l’association Rencontres citoyennes, Simon Massbaum a expliqué être arrivé de Paris pour échapper à cet antisémitisme : "J’ai trouvé en Aveyron un excellent accueil". Il a parlé de l’histoire des juifs en Aveyron : "L’Aveyron n’a pas échappé aux persécutions des juifs français et étrangers réfugiés sur son territoire".

Et de développer à l’aide de photos de plusieurs familles assignées à résidence, de documents montrant des personnes à rafler, des listes de juifs arrêtés, des convois vers Auschwitz, du fichage, des récits d’enfants… Comme l’arrestation par la Gestapo de deux sœurs, Jeanine et Madeleine Blum, respectivement âgées de 17 ans et de 15 ans alors qu’elles étaient en cours d’anglais avec leurs camarades : "La directrice de l’établissement, Mme Pietri, n’était autre que l’épouse du chef de la milice de Rodez" a précisé le président qui a cité des endroits où les juifs avaient été parqués avant d’être dirigés dans les Pyrénées Orientales au camp de Rivesaltes : Rodez, Goutrens, Millau, Gages… Il a mis en avant une certaine discrimination salariale à leur égard. Et encore, de nos jours lors des dernières manifestations des gilets jaunes ou anti-pass sanitaires, il a relevé des allusions antisémitiques : "C’est toujours la faute des juifs".

Chiffres

En 1942, l’Aveyron comptait 900 juifs, 50 % d’entre eux étaient français et 50 % étaient étrangers. Au total, 700 ont été arrêtés et 398 déportés. La dernière rafle a eu lieu le 6 juin 1944 en Aveyron, le jour du débarquement, 5 juifs ont été arrêtés dont 4 déportés.

Entre 1942 et 1944, 3 rafles ont eu lieu en Aveyron. Le 26 août 1942, 185 juifs ont été déportés, uniquement des femmes et des enfants. Les 8 et 9 janvier 1943, 150 juifs, des hommes, des femmes et des enfants ont été arrêtés et stockés en Corrèze avant de rejoindre Drancy.

Du 18 au 24 février 1943, 100 hommes de 18 ans à 60 ans ont été arrêtés et 80 d’entre eux ont été déportés par les convois 50 et 51 vers la Pologne.

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