Rodez. L’Aveyron fait face aux épidémies de grippe et de Covid

La grippe saisonnière refait son apparition après presque deux années d’absence. Jusqu’ici, les salles d’attente des cabinets médicaux étaient plus occupées par les malades du Covid. Pourtant, la grippe, depuis quelques semaines, se rappelle à chacun. Toutes les régions de la métropole ont dépassé le seuil épidémique. Et le virus continue sa progression.

Depuis la semaine dernière, les consultations pour syndrome grippal ont bondi de plus de 50 %. Et près de 19 % des appels à SOS médecins sont justifiés par ce même syndrome (+ 3,3 points). Le tout dans un contexte où les cas de Covid, de nouveau, s’envolent.

"Il n’y a rien d’exceptionnel à cette épidémie de grippe, rappelle le Dr Alain Vieillescazes, président du conseil de l’ordre des médecins généralistes. Et d’après les premières remontées, le virus ne semble pas plus virulent que les autres années. Mais on ne pourra l’affirmer que dans quelques semaines. Seulement, cette épidémie est en décalage, de quelques semaines, comparé aux précédentes."

Les données fournies par l’ARS (Agence régionale de santé) indiquent " que l’intensification de la circulation des virus grippaux dans l’ensemble des régions métropolitaines est très probablement favorisée par l’allègement des mesures de contrôle de la pandémie de Covid-19 " de ces dernières semaines. Pour le praticien ruthénois, cette explication peut justifier, en partie, la forte augmentation des cas de grippe.

"Le Covid-19 continue de circuler activement"

" Mais pas seulement, poursuit Alain Vieillescazes. J’ai plutôt l’impression que si les gens n’ont plus fait attention aux gestes barrières, les bonnes habitudes reviennent petit à petit. "

Car "beaucoup de personnes qui ont été malades, et qui sont passés dans mon cabinet, ont pris conscience de l’importance de faire attention. Et que le virus de la grippe pouvait être très virulent", complète-t-il.

Aujourd’hui, la part des consultations " pour des symptômes grippaux, mais également de gastro-entérite, représente plus de 50 % du travail du médecin généraliste. C’est une charge de travail assez conséquente pour les cabinets de médecins." Et dans cette période où l’épidémie de grippe est à son pic, "il convient de ne pas oublier le Covid-19 qui circule encore très activement en Aveyron, en Occitanie et sur tout le territoire", souligne Alain Vieillescazes.

En Aveyron, le taux d’incidence (soit les nouveaux cas de Covid pour 100 000 habitants en moyenne en Occitanie) s’élève à 1 526.

Ce taux s’établissait à 1 543 en début de semaine dernière. Ce taux reste l’un des plus élevé d’Occitanie. En moyenne, en région, 31,9 % des tests réalisés (plus de 250 000 ces sept derniers jours) sont positifs.

Un virus qui continue de toucher "principalement ceux qui ne sont pas vaccinés, les jeunes adultes et les enfants". "Comme pour la plupart de ces maladies, on y verra plus clair au printemps, reprend le président du conseil de l’ordre. Comme pour l’an passé où l’on avait constaté que l’épidémie de Covid avait décru durant cette période."

En attendant, le praticien recommande plus que jamais "le respect des gestes barrières qui peuvent éviter les contaminations des personnes fragiles mais également".