De plus en plus d'enfants obèses ou en surpoids en France après deux ans de crise sanitaire

  • La proportion d'enfants obèses a quasiment doublé au cours des deux années correspondant à peu près au début de la crise sanitaire. Elle est passée de 2,8% à 4,6%.
    La proportion d'enfants obèses a quasiment doublé au cours des deux années correspondant à peu près au début de la crise sanitaire. Elle est passée de 2,8% à 4,6%. Volodymyr TVERDOKHLIB / Shutterstock
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ETX Daily Up

Les cas d'obésité et de surpoids ont fortement augmenté chez les plus petits depuis le début de la crise sanitaire, montre mardi 26 avril une étude menée dans un département français et confirmant d'autres travaux déjà réalisés à l'étranger.

Chez les enfants de quatre ans, "le surpoids et l'obésité (...) ont augmenté significativement en 2020-2021, en comparaison des deux années scolaires précédentes", résument les auteurs de cette étude, menée sous l'égide de l'agence Santé publique France dans le Val-de-Marne, en région parisienne.

Les auteurs ont examiné les données de près de 50.000 enfants scolarisés en maternelle dans ce département. Ces chiffres proviennent de bilans de santé systématiquement réalisés en moyenne section, quand les enfants ont environ quatre ans.

Même si la portée de l'étude est limitée par sa concentration géographique, l'ampleur et l'exhaustivité de ces données permettent de tirer des conclusions fiables à l'échelle de ce département. Celles-ci montrent que la proportion d'enfants obèses a quasiment doublé au cours des deux années correspondant à peu près au début de la crise sanitaire. Elle est passée de 2,8% à 4,6%.

Le taux d'enfants en surpoids, une situation qui recouvre des critères plus larges que l'obésité, a également progressé, passant de 8,9% à 11,2%.

Les filles davantage concernées

Les auteurs ont comparé dans le temps des données telles que la taille, le poids, le sexe et l’âge de ces enfants, âgés en moyenne de quatre ans et demi. Mais aussi leur lieu de scolarisation (en réseau d’éducation prioritaire, prioritaire renforcée ou non-prioritaire), le fait qu’ils déjeunent ou non à la cantine et passent du temps ou non à la garderie.

Ainsi, "le fait d’être une fille est significativement associé avec un accroissement du risque de surpoids et d’obésité". Être scolarisé(e) dans une école appartenant à un réseau d’éducation prioritaire et prioritaire renforcée augmente également ce risque. À l’inverse, déjeuner à la cantine et fréquenter une garderie semblent être des facteurs protecteurs.

Alimentation, manque d'activité, mal-être...

Les auteurs font l'hypothèse que les mesures prises contre le Covid - confinement généralisé dans un premier temps, puis fermetures systématiques d'écoles dès qu'un cas était signalé - ont favorisé la prise de poids excessive chez les enfants.

L'étude, qui note par ailleurs que les filles sont plus touchées que les garçons, n'est toutefois pas en mesure de détailler les mécanismes précis de cette évolution.

"Il serait intéressant de savoir si c'est plutôt l'alimentation qui s'est dégradée - accroissement des grignotages, consommation de produits ultra-transformés - ou la réduction drastique des activités", notent les auteurs.

Ce travail va dans le sens de précédentes études, notamment l'une publiée à l'automne 2021 par les autorités sanitaires américaines. Plus large, celle-ci avait examiné les données de plus de 400.000 jeunes - à l'âge compris entre 2 et 19 ans - et avait conclu que leur prise de poids avait, en moyenne, été deux fois plus rapide depuis le début de la pandémie.

"L'augmentation était la plus marquée chez les personnes déjà obèses avant la pandémie, et chez les plus jeunes enfants en âge d'être scolarisés", avait conclu ce travail.

Par ailleurs, Santé publique France va lancer début mai 2022 une vaste étude sur le bien-être des enfants de 3 à 11 ans. "La crise sanitaire a impacté la santé mentale des plus jeunes et a montré la nécessité d’actions pour la prise en charge et la prévention, argumente Geneviève Chêne, directrice générale de Santé publique France. Pour cela, il est primordial de disposer d’indicateurs."

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