Rodez. La Ruthénoise Sarah Noyer permet de dénicher des pépites

Des études littéraires, un baccalauréat série L (décroché au lycée Foch à Rodez) et la faculté d’anglais à Toulouse. La voie était, semble-t-il, toute tracée pour devenir professeur de la langue de Shakespeare. Hormis que l’expérience universitaire a duré... trois mois. "Je n’avais déjà pas un lien fort avec l’école, mais mon séjour dans l’amphithéâtre a confirmé que ce parcours n’était pas fait pour moi", reconnaît volontiers Sarah Noyer. Elle poursuit sur le sujet : "J’ai essayé mais mon truc, c’était de travailler direct, de gagner des sous pour être autonome".

Elle a donc bifurqué professionnellement, intégrant l’école hôtelière des Arènes de la Ville Rose pour un BTS. Elle s’imaginait bien en train d’œuvrer en cuisine, elle s’est retrouvée au service. Avec une mise en pratique toulousaine au Mama Shulter, boulevard Lazare Carnot. Alors qu’une nouvelle vie s’ouvrait à elle, la crise sanitaire en a décidé autrement. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, ses billets d’avion pour la Nouvelle Zélande n’ont pas pu être utilisés à cause de la fermeture des frontières. Du coup, son confinement a eu pour cadre l’Aveyron. Mais, la native de Rodez, en 1997, d’un père aveyronnais, affiche de belles capacités à rebondir.

Une adepte de la seconde main

Aussi, après un passage par Bio Azur à Rodez, Sarah Noyer a suivi les battements de son cœur pour prendre ses quartiers à Albi. Renouant avec la restauration, elle a travaillé dans un établissement, un peu moins d’un an. Ne trouvant pas de nouvelle opportunité dans ce secteur d’activité, elle a décidé de "passer à autre chose". La solution, elle l’a trouvée dans la réponse à une question qu’elle se posait depuis longtemps : "Où s’habillent les 23-30 ans albigeois ?".

"J’ai toujours aimé les fringues et je m’habille en seconde main depuis mon adolescence, explique la jeune Aveyronnaise. Et puis, ma mère chinait beaucoup. Je l’ai très souvent accompagnée dans les vide-greniers, les brocantes. Un virus circulait donc dans la famille". Précisant : "J’avais le temps et aussi rien à perdre". Elle a ainsi ouvert, en janvier 2022, très précisément le 12 (ça ne s’invente pas !), une boutique dans le cœur historique d’Albi, à deux pas de la cathédrale Sainte-Cécile et juste en face de la troisième enseigne Abeyron (après Rodez et Laguiole) du Decazevillois Dominique Alaux.

Disposant de l’ensemble de l’immeuble situé 11 rue de l’Oulmet, elle propose en rez-de-chaussée (les étages accueillent le stock), sur 30 m2, une friperie qu’elle a baptisée Pépite. "C’est une expression employée quand on trouve la perle rare. L’idée m’a plu", souligne Sarah Noyer. Elle achète, au kilo, chez des fournisseurs spécialisés en seconde main. Elle trie, elle lave, elle repasse, proposant une gamme mixte, pour adultes, à des prix allant de 5€ à 40€, le plus gros de la marchandise étant à 15-20€.

Le profil de sa clientèle est "plutôt féminin, à 70%". "Les hommes sont moins nombreux, mais plus fidèles !", sourit-elle. Même si elle manque de recul, elle assure que "l’activité fait certes le yo-yo mais je m’en sors pas trop mal". Et de conclure : "Je rêve désormais d’une boutique plus grande, pour varier bien sûr mais également pour proposer des habits pour les enfants, pour les adolescents". Elle va faire aussi davantage de salons vintage. Après avoir pris part à ceux de Toulouse et de Capbreton, elle en a inscrit quatre ou cinq à son agenda des mois à venir : "C’est une expérience à part, un aspect qui me plaît vraiment".