Covid-19 : doit-on craindre une huitième vague cet automne ?

  • La vaccination reste la barrière principale à une reprise épidémique.
    La vaccination reste la barrière principale à une reprise épidémique. Repro CPA
Publié le
Centre Presse Aveyron

La perspective d’une huitième vague, rentrée scolaire et refroidissement des températures obligent, se dessine.
 

Quatre nouveaux vaccins attendus cet automne

Alors que la septième vague est en fin de vie, avec 4 012 nouveaux cas confirmés en moins de 24 heures (chiffre du 22 août), cette accalmie sur le front sanitaire ne devrait pas durer. Les spécialistes sont quasi tous unanimes : il y aura forcément une remontée des courbes cet automne. En cause ? « Le grand brassage de population favorisé par la rentrée scolaire, la concentration des gens, qui s’étaient dispersés, pendant les vacances, dans les foyers urbains où la transmission est plus importante, et le climat qui va favoriser le regroupement des gens en milieu fermé », énumère Yves Buisson, épidémiologiste et président de la cellule Covid à l’Académie nationale de Médecine.

Mais les conditions climatiques peuvent repousser le redémarrage épidémique, si le temps s’oriente vers des températures douces pour les mois de septembre-octobre avec un phénomène d’été indien. 

La campagne actuelle de vaccination peut aussi venir contrecarrer cette huitième vague. Quatre nouveaux vaccins, plus adaptés à Omicron et ses sous-variants, sont attendus cet automne. 

Apparition de nouveaux variants

Pour l’épidémiologiste Yves Buisson, « grâce au réseau de surveillance en place, on voit bien que c’est le BA.5 qui est très largement dominant ». Quid du sous-variant indien d’Omicron, autrement dit le BA.2.75, actuellement dominant en Inde ? « Les données qu’on a actuellement ne nous disent pas que le variant indien va déferler », abonde Hervé Fleury, professeur émérite de virologie médicale à l’université de Bordeaux et au CNRS.

Même si l’apparition d’un autre variant, qui serait dominant à l’automne, est peu probable, l’hypothèse n’est pour autant pas complètement exclue par les experts. « Il est presque certain que de nouveaux variants continueront à apparaître, à se propager et à provoquer des vagues à l’avenir. Et bien que certains aient fait partie de la grande famille Omicron, il n’y a aucune raison de penser qu’un variant entièrement nouveau ne pourrait pas aussi apparaître », indiquait ainsi en juillet au Parisien, Tom Peacock, virologue à l’Imperial College de Londres (Royaume-Uni).

A lire aussi : Covid-19 : un Covid long sur huit chez l’adulte

Une recrudescence de cas de grippe ?

Doit-on craindre une recrudescence de cas de grippe lors de la prochaine saison hivernale ? Le scénario n’est pas exclu. L'hypothèse de double circulation pourrait peser sur le secteur hospitalier. Pour réduire tout risque, le professeur Hervé Fleuryle préconise la vaccination contre la grippe. « L’idéal serait de faire une injection anti-Covid et anti-grippe en même temps », avance-t-il.

S'appuyer sur la vaccination

Et si, nous n’assistions pas, pour la première fois depuis trois ans, à une flambée épidémique lors de l’arrivée de l’automne ? « C’est possible, mais conditionné à plusieurs éléments », répond Pascal Crépey, enseignant-chercheur en épidémiologie et biostatistiques à l’École des hautes études en santé publique à Rennes. Il ne faudrait pas qu’il y ait de nouveaux variants qui apparaissent et il faudrait qu’il y ait, dès le mois de septembre, des mesures de réduction des contacts au moins équivalentes à la réduction des contacts que l’on constate pendant les vacances d’été, « potentiellement de l’ordre de 30 % ».

« Pour la prévention, nous ne pouvons nous appuyer que sur la vaccination, et si 80 % de la population générale faisait le deuxième rappel de vaccin, on serait dans une situation excellente par rapport aux pays qui ne l’auraient pas fait » conclut-il.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?