Nord Stream : l'immense nuage de méthane échappé des gazoducs est-il un danger en France ?
Un nuage de méthane s'est déplacé sur les pays du nord, et dernièrement sur la Grande-Bretagne et une partie de la France selon certaines simulations. Si le méthane n'est pas toxique pour l'homme, cela n'en reste pas moins inquiétant pour l'environnement.
On ne sait toujours pas qui ou quoi ont causé les explosions sous-marines qui ont entraîné des dégâts et des fuites massives des gazoducs Nord Stream. Si l'infrastructure gazière numéro 2 ne fuit plus depuis samedi 1er octobre 2022 d'après Ulrich Lissek, porte-parole de Nord Stream 2, des quantités colossales de méthane ont eu le temps de se répandre dans l'atmosphère des jours durant.
D'après l'institut Icos (Integrated Carbon Observation System), chargé d'observer les flux des gaz à effet de serre en Europe et dans les régions adjacentes, la taille des émissions de méthane des gazoducs est comparable aux émissions dégagées sur une année entière de villes comme Paris, et d'un pays entier comme le Danemark. "Les émissions de méthane sont confirmées par les observations au sol ICOS de plusieurs stations en Suède, en Norvège et en Finlande. Les satellites d'observation n'ont probablement pas pu voir les fuites d'émissions, car le temps était nuageux".
Highest methane concentrations ever observed at three nordic sites from the @ICOS_RI network due to #Nordstream2 gas leak. @icossweden #icosnorway pic.twitter.com/7TOCakOMfv
— Michel Ramonet (@mic_ramonet) October 2, 2022
Grâce à ces relevés, l'institut Icos a modélisé le nuage. Le méthane a progressé vers le nord dans la mer Baltique avant de passer sur la Suède et la Norvège, et est redescendu rapidement sur le Danemark, l'Allemagne et la Grande-Bretagne.
La partie nord-ouest de la France aurait déjà été touchée par les restes du nuage aux alentours des jeudi 29 et vendredi 30 septembre 2022 d'après certaines simulations.
Simulations of the #NordStream2 methane plume as it travels over northern Europe.
— Ioannis Binietoglou (@ioannis_bin) September 29, 2022
It explains nicely the timing of observations at multiple @ICOS_RI stations, shared by @ciais_philippe
Part of ongoing work by Anna Kampouri / National Observatory of Athens. https://t.co/oqQAUkSIFI pic.twitter.com/zfQRVlL3VG
Le nuage de méthane s'échappe vers le nord. pic.twitter.com/XtJtA7X9XO
— Phil. Conte (@PhilConte2) October 1, 2022
Pas toxique pour l'homme, mais la planète souffre
Fort heureusement, cette masse de méthane n'est pas dangereuse pour la santé, sauf à forte concentration où il chasse l'oxygène et peut provoquer des asphyxies. En revanche, elle a des conséquences environnementales autrement plus désastreuses. Cité par Midi Libre, le climatologue Zeke Hausfather estime que ces émissions potentielles pourraient correspondre "aux émissions annuelles de 1,4 million de voitures" d'un coup. Tandis que le physicien britannique Piers Forster à Midi Libre il y a quelques jours, cette fuite de méthane va produire un effet de réchauffement à court terme très important sur le climat.
"Le méthane est l'un des gaz à effet de serre les plus puissants. En 100 ans, il réchauffe l'atmosphère environ 30 fois plus que le dioxyde de carbone. La taille et le moment de la fuite mettent encore plus de pression sur les actions climatiques, puisque les années critiques pour ralentir le changement climatique sont en ce moment", insiste l'institut Icos.
Dans les régions arctiques, le permafrost recèle quelque 1.700 milliards de tonnes de méthane et de dioxyde de carbone. Avec le réchauffement climatique, le risque de fonte de ce permafrost est qualifié de "bombe à retardement" pour le climat par les scientifiques, rappelle Ouest France.
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