Aveyron : la fibre humanitaire du cardiologue Daniel Roux

Trois semaines après son retour d’Afghanistan, Daniel Roux se tourne déjà vers son prochain voyage humanitaire qu’il va réaliser pour l’association La Chaîne de l’espoir. « Là-bas, tout est à reconstruire, souffle-t-il. Après la chute du pouvoir et l’arrivée des talibans, beaucoup de médecins ont quitté le pays. Il faut en former de nouveau et rapidement. Les besoins sont trop importants ».
À 68 ans, le praticien a une longue carrière derrière lui, faite de rencontres, de voyages lointains et de sourires. Celui de centaines d’enfants qu’il a pu opérer et sauver la vie.

« C’est ce qui est le plus gratifiant, raconte Daniel Roux. Même si les conditions sur place sont plutôt difficiles, les autorités sur place sont bien conscientes que nous devons faire notre travail. D’ailleurs, les talibans ont mis en place des règles de sécurité très strictes, avec des hommes armés qui étaient en permanence au sein de l’hôpital. »

Depuis ses premières missions dans le pays en 2006, les rues de Kaboul ne lui ont jamais « paru aussi sûres mais, par contre, la pauvreté gagne du terrain. Et les maladies infantiles sont malheureusement trop rarement soignées ». Tout au long de sa carrière de cardiologue pédiatre, Daniel Roux a associé les missions humanitaires et son travail au sein de l’hôpital de Rangueil à Toulouse. Que ce soit en Irak, en Haïti, au Congo, ou encore en Palestine. Alors, les conditions difficiles d’exercice ne l’effraient pas. Bien au contraire.

Et puis, elles sont souvent l’occasion de rencontres dont l’intensité est proportionnelle à l’énergie déployée afin de pouvoir soigner les enfants malades.
Mais, tout récemment, Daniel Roux a dû mener un autre combat. Fondateur de la chirurgie cardiaque congénitale à Toulouse, le praticien aurait aimé continuer à travailler quelques années de plus, ce qui avait été refusé, dans un premier temps par la direction de l’établissement. Le médecin s’est mobilisé pour que le CHU change d’avis. Et il a obtenu gain de cause. « J’espère pouvoir occuper un poste qui me permettra de poursuivre les missions humanitaires, confie-t-il. Je travaille désormais à former et essayer de transmettre ce que je sais. Que ce soit ici ou à l’étranger. »