Au Brésil, les forêts mieux protégées lorsque les autochtones ont des droits sur les terres

  • La forêt Atlantique du Brésil a souffert de l'urbanisation, de l'agriculture ou de l'exploitation forestière et minière. Il ne reste plus que 12% de la forêt tropicale d'origine, contre environ 80% pour l'Amazone.
    La forêt Atlantique du Brésil a souffert de l'urbanisation, de l'agriculture ou de l'exploitation forestière et minière. Il ne reste plus que 12% de la forêt tropicale d'origine, contre environ 80% pour l'Amazone. MICHAEL DANTAS / AFP
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ETX Daily Up

(AFP) - Les zones de la forêt Atlantique brésilienne confiées aux peuples autochtones souffrent moins de déforestation que celles où ils ne bénéficient pas de droits fonciers équivalent, ont mesuré des chercheurs dans une étude publiée cette semaine.

Ces conclusions, publiées dans le journal scientifique PNAS Nexus, sont les premières à quantifier les bénéfices de tels droits fonciers accordés aux indigènes pour les forêts tropicales du pays. Mais, elles s'ajoutent à d'autres études tendant à souligner plus généralement les avantages environnementaux d'une gestion confiée à ces peuples.

"Même dans des zones hautement développées et déforestées, accorder des droits de propriété foncière aux peuples autochtones a amélioré significativement les résultats pour la forêt", avec plus d'arbres et moins de déforestation, a indiqué à l'AFP Rayna Benzeev, autrice principale de l'étude et chercheuse à l'université du Colorado à Boulder.

"Après la formalisation de ces droits, il y a eu chaque année en moyenne une progression de 0,77% de la surface boisée, en comparaison de terres où ces droits n'avaient pas été concédés", a-t-elle détaillé.

Rayna Benzeev et ses collègues ont exploité des données sur l'évolution des surfaces boisées et de la propriété foncière sur 129 territoires indigènes entre 1985 et 2019.

La forêt Atlantique du Brésil, la deuxième forêt tropicale du pays après l'Amazone, s'étend le long de quelque 3.000 kilomètres de côtes.

Elle a souffert de l'urbanisation, de l'agriculture ou de l'exploitation forestière et minière. Il ne reste plus que 12% de la forêt tropicale d'origine, contre environ 80% pour l'Amazone.

Des représentants autochtones ont souligné que les résultats de ces recherches confirmaient ce qu'ils savaient déjà. "Avant même d'atteindre l'étape finale pour obtenir la reconnaissance de nos droits, nous avons commencé à prendre soin de nos forêts et à planter nos cultures traditionnelles", a dit à des journalistes Jera Poty Mirim, une responsable Guarani.

Le Brésil garantit en théorie les droits des peuples autochtones mais la réalité est souvent différente, faite d'expropriations illégales et de déforestation.

L'appropriation de parties de la forêt Atlantique, notamment pour l'exploitation forestière et minière, "demeure un défi pour les défenseurs de ces terres", soulignent les auteurs de l'article.

Le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, investi en début d'année, a posé l'objectif d'une déforestation zéro au Brésil d'ici à 2030. Le mandat de son prédécesseur Jair Bolsonaro avait été marqué par une déforestation record.

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