Grève des médecins en Aveyron : "Nous sommes inquiets pour nos patients"

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  • Une cinquantaine de médecins était ce mardi midi devant la CPAM.
    Une cinquantaine de médecins était ce mardi midi devant la CPAM. Centre Presse - Ph. R.
  • Des médecins décidés à se faire entendre.
    Des médecins décidés à se faire entendre. Centre Presse - Ph. R.
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Dans le cadre d’une mobilisation nationale, les médecins se sont retrouvés ce mardi en milieu de journée devant la CPAM, avenue de Bamberg. Et ont exprimé autant leur ras-le-bol que leur inquiétude.

La colère est là. Plus d’une cinquantaine de médecins aveyronnais se sont retrouvés devant la CPAM, en ce 14 février où le Sénat est appelé à examiner la loi Rist, qui pourrait permettre à des patients d’accéder à des soins dispensés par professionnels paramédicaux sans en passer par eux. Une proposition soutenue par le gouvernement qui fait tousser les médecins, déjà malades au regard du refus d’une véritable revalorisation du tarif de consultation.

« Ils payent plus cher quand ils vont chez le coiffeur »

« Mais même les patients ne comprennent pas. Ils payent plus cher quand ils vont chez le coiffeur ou se refaire les ongles que lorsqu’ils viennent chez nous », fait remarquer le Dr Puel, vêtu d’une blouse sur laquelle il affiche noir sur blanc les revendications et les inquiétudes de la profession. Alors qu’il pourrait prendre sa retraite, cette situation lui « fout les chocottes » comme il dit. « J’ai peur pour l’avenir. Vous avez vu dans quel état est la situation en Aveyron ? On est obligé d’envoyer les gens à Toulouse ou Montpellier », s’agace-t-il, en se souvenant que lorsqu’il s’est installé, c’est à la campagne qu’il est allé chercher des patients, tant il y avait de médecins installés à Rodez.

« Les gouvernements successifs nous ont mis dans cette panade »

« Ce sont les gouvernements successifs qui nous ont mis dans cette panade. Je ne vois pas comment on peut leur faire confiance aujourd’hui », lance une interne à ses camarades médecins, désolée de « la mauvaise image » qui est aujourd’hui renvoyée aux jeunes qui voudraient s’installer. « Alors que nous faisons un métier extraordinaire ».
Devant la CPAM, chacun a été invité à prendre la parole pour évoquer les raisons de leur présence.« Incompréhension, destruction, surcharge » sont autant de mots qui ont pu être entendus. Et ce sont beaucoup de jeunes médecins qui sont venus faire part de leur mécontentement et leurs inquiétudes. « Nous ne sommes pas à exiger un tarif de consultation à 50 euros. C’est simpliste comme message. Nous, ce que nous souhaitons, c’est surtout une revalorisation du tarif qui nous permettra avant toute chose d’embaucher », explique le Dr Seguin, évoquant notamment la surcharge administrative devant laquelle la profession doit faire face. « Que voulez-vous que l’on fasse avec 25 euros ? ». Et de « refuser » la médecine « one shot » comme elle l’appelle. « On ne peut pas délivrer un arrêt maladie pour grippe depuis une cabine de téléconsultation »…

«Complexité et utilité »  de la profession

C’est une profession à la fois fatiguée et inquiète de la tournure que prennent les choses qui s’est retrouvée ce mardi. « Mais, vous savez, c’est surtout pour nos patients que nous sommes inquiets », glisse le Dr Puel, pour qui cette mobilisation est le fruit d’un ras-le-bol devant les décisions prises successivement à leur encontre. À croire que plus personne n’est capable aujourd’hui de mesurer « la complexité et l’utilité » de cette profession. Et pourtant…

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Les commentaires (1)
RienCompris Il y a 1 année Le 15/02/2023 à 09:23

Réclamer la consultation à 50 €, ce n'est pas finançable. Pas besoin de 10 ans d'étude pour comprendre ça. Quel niveau !