Gestes qui sauvent : ces formations essentielles se poursuivent en Aveyron avec la Protection civile

Abonnés
  • Le club Cœur et Santé en formation auprès de la Protection civile (au centre Alain Rullan-Vidal) à Rodez, sur les gestes qui sauvent.
    Le club Cœur et Santé en formation auprès de la Protection civile (au centre Alain Rullan-Vidal) à Rodez, sur les gestes qui sauvent. Centre Presse Aveyron - Christophe Cathala
Publié le
Christophe Cathala

Pour apprendre les gestes qui sauvent, la Protection civile de l’Aveyron enchaîne les sessions de groupe qui allient théorie et pratique, pour tous les âges. Un succès sans cesse renouvelé au bénéfice de l’apprentissage des premiers secours.

La victime est étendue sur le sol, inanimée. Il faut d’un coup d’œil mesurer les actions à mener sur le théâtre des opérations ; couper l’électricité ou le gaz s’il le faut. Chercher une hémorragie qu’il faudra juguler au plus tôt avec un garrot, mieux encore une compression avec son poing, un paquet de mouchoirs ou un linge. Et puis surveiller la respiration de la victime et entreprendre un massage cardiaque et une défibrillation si nécessaire quand un appareil a pu être trouvé… Surtout, appeler les secours, leur donner un maximum d’informations et continuer auprès de la victime à accomplir le nécessaire pour lui sauver la vie.
Ou le tenter à tout le moins en mettant toutes les chances de son côté…

Dédramatiser

C’est fou tout ce qu’il faut savoir face à un accident en présence d’une personne en danger de mort.
Réactivité tous azimuts exigée. Dans un calme dénué de cette angoisse qui génère la panique. Pour mettre ses stagiaires en bonnes conditions pour intervenir, Alain Rullan-Vidal va s’employer à dédramatiser l’intervention. Avec beaucoup d’humour, de bienveillance et ce qu’il faut d’autorité (toujours assortie d’un clin d’œil), il distribue les astuces à connaître et surtout les idées reçues à combattre.

Le responsable de la formation au sein de la Protection Civile de l’Aveyron, membre de l’équipe pédagogique nationale, est habitué à maîtriser toutes les situations, y compris en Ukraine où il est parti en équipe l’an passé pour sauver des vies.

Alain Rullan-Vidal dispense pour la Protection civile un véritable catalogue de formations aux secours, de la plus simple à la plus pointue. Avec son collaborateur Stephan Vedel, bénévole et formateur lui aussi, il s’attache aujourd’hui à initier un groupe à la plus « grand public » d’entre elles : les gestes qui sauvent (GQS).

Le chiffre

1 500 personnes de tous âges et de tous horizons ont été formées aux « gestes qui sauvent » en 2022 en Aveyron. Il devrait y en avoir tout autant cette année pour suivre ces sessions, d’une durée de deux heures, parfois plus, dispensées par la Protection civile sur son site de Bel-Air à Rodez ou directement dans les écoles ou les associations qui en font la demande.

Pour tous publics, y compris les tout-petits

« En 2022, on a ainsi formé aux gestes qui sauvent quelque 1 500 personnes en Aveyron, ce qui au rythme de quinze apprenants par session, représente une centaine de rendez-vous par an ! », s’étonnerait presque Alain Rullan-Vidal. La Protection civile intervient ainsi auprès de tous ceux qui le souhaitent, associations, clubs des aînés, comités des fêtes, associations de parents d’élèves avec participation des enfants (comme à Cruéjouls récemment), écoliers et lycéens… « Et même des enfants dans les crèches qui sont beaucoup plus attentifs et enthousiastes qu’on ne le pense face à cette formation, que l’on adapte à leur âge ».

Groupama d’Oc pour financer les formations

Chaque formation est payante, ce qui permet à la Protection civile de mener un grand nombre d’actions de terrain auprès de la population. Et le dispositif « gestes qui sauvent » s’inscrit dans une vaste opération nationale souhaitée par l’État, relancée après les attentats de 2015 et, faute de financements publics, accompagnée par Groupama. L’assureur, sur son secteur Aveyron-Lozère poursuit « comme objectif depuis septembre 2021, de former un million de personnes en France », annonce Mireille Lasbories, animatrice de vie mutualiste à Groupamad’Oc. « Peu importe que les personnes formées soient ou non sociétaires chez nous, insiste-t-elle. On travaille avec tout le monde, à partir de 10 ans d’âge. Pour les plus petits, c’est la Protection civile qui s’en charge elle-même. Nous sommes à vrai dire dans notre rôle pour protéger un maximum de personnes, pour que tous puissent compter les uns sur les autres… »

Ce jour-là, dans les locaux de la Protection civile à Rodez (rue des Vanniers à Bel-Air) c’est un groupe de retraités qui découvre ces gestes qui sauvent et qui admet remettre en question ce qu’il croyait savoir sur l’urgence à porter secours.

Nul doute que ces aînés auront désormais, au terme de deux heures d’explications et de travaux pratiques, moins d’appréhension à intervenir face à une victime, et conscience qu’ils peuvent comme tout un chacun éveillé aux bons gestes, contribuer à leur mesure, à sauver des vies.

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?