Sporteed, le Vinted du sport, l'appli de revente qui monte

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    Sporteed, le Vinted du sport, l'appli de revente qui monte Courtesy of SPORTEED
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - On ne compte plus les applis de revente, Vinted en tête, qui déferlent sur nos téléphones. Greg Cottret va encore plus loin en créant Sporteed : une appli de vente de seconde main d’articles de sport uniquement. Ingénieur informatique à Montpellier qui possède sa propre agence de communication, ce sportif invétéré a eu l’idée de cette nouvelle plateforme, lors du confinement, en 2020, en voyant ses filles vendre sans cesse leurs vêtements sur de célèbres plateformes. Sporteed est né en 2021 et n’a cessé de croître et de se développer, atteignant aujourd’hui 100.000 abonnés. Une bonne occasion de le rencontrer.

On vous a déjà surnommé le Vinted du Sport, était-ce vraiment votre volonté ?

Oui précisément. Je voulais que Sporteed soit une plateforme d’achats et de ventes d’articles de sport entre particuliers. J’ai vraiment voulu construire une seule base de données où l'on pouvait regrouper tous les sports, classés par catégories, ce qui a été un gros travail. L’aspect social était également important, avec des échanges, des rencontres. La plateforme donne ainsi accès à des professionnels de sport ou à un club par exemple qui peut y posséder sa propre plateforme, avec ses adhérents. Et à chaque fois qu'un des adhérents vend ou achète sur la plateforme, on reverse 25% des frais de gestion qu'on touche directement au club. On fait pareil avec les pros. C'est vraiment une économie circulaire jusqu'au bout. On peut créer sa propre communauté, entre sportifs amateurs et gravir des échelons au sein de Sporteed, afin d’arriver à se faire rembourser ses frais. Redonner du pouvoir d'achat à tout le monde, aux particuliers, comme aux pros, aux clubs, aux athlètes. Et finalement ce n'est pas qu’un site de petites annonces ou de reventes. C'est ce qui fait un peu notre force et qui nous démarque des autres, en plus d'être devenus généralistes du sport.

Quels sont justement les sports qui fonctionnent le plus sur Sporteed ?

L'équitation par exemple, car c’est un sport qui peut coûter cher et qui demande en fait pas mal de matériel, lié aussi au cheval, comme le morse, le tapis, tout ce qu’il faut pour brosser l’animal. Beaucoup de produits aussi liés aux sports individuels et aux enfants comme la gym, le judo, le tennis, le cyclisme, même le patinage artistique. Côté adulte, les accessoires fonctionnent bien, du bâton de trail au sac à dos technique.

Comment fait-on le tri sur la qualité, sur la conformité des articles, ce qui est primordial dans le sport ?

On effectue beaucoup de vérifications. Le vendeur se doit de réaliser une description très détaillée de l’article, et on l’oblige à mettre un certain nombre de photos. L’acheteur a d’ailleurs 48H pour valider son achat, afin de lui laisser le temps de tout vérifier également. Avec 200 nouveaux produits ajoutés chaque jour sur la plateforme en moyenne, on arrive à vérifier chacun d'entre eux, pour qu’ils soient le plus conforme possible à la proposition. On a vraiment voulu avoir un portefeuille virtuel bancaire, afin d’assurer une bonne vente et pouvoir protéger l’acheteur.

Les prix se doivent de rester attractifs alors que l’on sait que le matériel de sport a un coût ?

On a un panier moyen à 35 euros, ce qui est hyper intéressant pour du sport, et c’est une bonne surprise parce que le panier moyen de Vinted par exemple se situe entre 10 et 15 euros. Les prix sur la plateforme correspondent à 70 - 80 % de moins que les prix de vente sur le marché, pour des produits en très bon état, voire neufs. Les gens, de toute façon, font vite le calcul. Entre la commission et les frais de port, s’ils ont 10 ou 20 % de moins seulement qu’un prix neuf, ils ne vont pas l'acheter. Il faut que ça soit vraiment attractif. Ensuite on remarque tout de même que pour les vendeurs, c’est plus pour s’en débarrasser et faire tourner un produit qui peut resservir que faire un profit finalement.

Qu’est-ce qui vous différencie d’une autre plateforme de revente, pourquoi aller chez vous ?

Tout d’abord on se retrouve entre sportifs, et cela a un côté rassurant. Et puis sur Vinted par exemple, on n’a pas le droit de vendre de matériels de sport ni de justaucorps, car cela est considéré comme de la lingerie. On a très peu de litiges, le dernier était juste un dégât lors de l’envoi. Tout est étudié, même l’envoi d’un vélo, de skis ou d’une planche de surf, pour lesquels on propose différentes solutions, pour que cela se passe au mieux.

Comment se fait-on connaître quand on n’est pas Vinted justement ?

Beaucoup de bouche-à-oreille. Par exemple, je fais du triathlon et il y a un pôle triathlon à Montpellier qui est quand même assez connu donc quelques athlètes pros sont venus sur la plateforme, ont mis leurs produits, ils ont aidé à faire connaître Sporteed. En six mois, on a réussi à avoir 1000 produits. Et on s’est développés comme ça. En fait, 45 % des gens qui viennent sur la plateforme, mettent un produit en vente et c’est un chiffre très rassurant. En étudiant Vinted et sa communication, j’ai compris que tout était tourné côté vendeur, du style 'si vous ne vous en servez pas, vendez-le'. La bonne stratégie est là. Les gens ont beaucoup de choses à vendre et en fait les personnes viennent pour vendre avant tout et ensuite acheter.

Même si vous avez deux ans d’existence, quelles évolutions remarque-t-on dans le sport en France notamment ?

On fait de plus en plus de sport, que ce soit au niveau des adultes que des enfants. Il y a aussi l'émergence de beaucoup de nouveaux sports. Le triathlon, déjà présent, mais qui s’est beaucoup développé, le trail et le crossfit explosent. Et là la seconde main prend son sens, on fait aussi des achats quand on teste un nouveau sport par exemple, pour voir ce qui nous convient. La marche nordique n’existait presque pas il y a cinq ans et là, on note de plus en plus d’adhérents, avec pas mal de matériels de vente comme les sacs de rando, les sacs d'hydratation, etc.

Quelles évolutions pour Sporteed ?

On a atteint les 100.000 abonnés et on a ouvert en Belgique, en plus de la France. Notre objectif est de faire une levée de fonds, tout en doublant les abonnés et l’ouvrir aux autres pays frontaliers notamment, comme l’Espagne. Notre point fort est celui de tout faire en interne, avec le soutien de ma propre agence de communication. Aujourd’hui, on travaille avec des marques qui vendent leurs propres fonds de stocks aussi sur Sporteed. On s’est ainsi rapprochés d’une association qui s'appelle Recycl'Op, une recyclerie textile en Occitanie. On propose ainsi aux marques d’aller jusqu’au bout du cycle de vie de l'article, jusqu’à le transformer. Donc, d'un tee-shirt, Recycl’Op va en faire une chaussure ou même des médailles. En plus cette recyclerie embauche des travailleurs handicapés, des personnes en réinsertion. Le but final, c'est vraiment aussi qu'il y ait zéro déchet… On ne peut pas le faire avec tout bien sûr, on ne va pas faire fondre des poids de muscu mais même un vélo, on peut le désosser pour en faire autre chose. C'est vraiment essayer d'aller jusqu'au bout.

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