Filtres, régimes, minceur : la santé mentale des ados malmenée par les réseaux sociaux

  • Les professionnels de la santé tirent la sonnette d'alarme sur la dégradation de la santé mentale des adolescents.
    Les professionnels de la santé tirent la sonnette d'alarme sur la dégradation de la santé mentale des adolescents. SeventyFour / Getty Images
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - De la dysmorphophobie au boom des actes de chirurgie esthétique, les réseaux sociaux ne sont pas sans effet sur l'estime de soi des adolescents. Chose confirmée par une nouvelle étude menée auprès de professionnels de santé qui confirment la dégradation de la santé mentale des plus jeunes depuis la pandémie de Covid-19... Une crise qu'ils considèrent être alimentée par les médias sociaux.

Considérée comme l'un des maux du siècle dans la population générale, la santé mentale se révèle encore plus préoccupante lorsque l'on s'intéresse aux plus jeunes générations, et au rapport qu'elles entretiennent avec les réseaux sociaux. Des filtres aux photos retouchées en passant par les incessantes injonctions à la minceur, force est de constater que les adolescents sont soumis dès le plus jeune âge à des diktats qui pourraient nuire à court et à long terme sur leur santé mentale et leur estime de soi. Chose qui a poussé Dove à collaborer avec Mental Health Europe, et l'association e-Enfance, pour sensibiliser les plus jeunes, mais aussi les parents, aux risques inhérents aux réseaux sociaux. L'occasion pour la marque de rendre public un sondage mené auprès de professionnels de santé, d'adolescents, et de parents, sur la sécurité en ligne des plus jeunes générations.

La santé mentale des jeunes se dégrade

Au regard de cette étude, près d'un adolescent français âgé de 10 à 17 ans sur deux (45%) serait impacté de façon négative par les réseaux sociaux. Un constat qui alarme les parents, mais aussi les professionnels de la santé mentale. Plus des trois quarts des parents interrogés (77%) considèrent comme "préoccupant" l'impact des réseaux sociaux sur la santé mentale de leurs enfants, quand près de neuf spécialistes sur dix (86%) affirment que les médias sociaux ont un impact négatif sur la santé mentale des jeunes. Ces derniers vont même encore plus loin puisque 92% d'entre eux estiment que le temps passé par ces générations sur les réseaux sociaux nuit à leur santé.

D'une façon plus générale, les professionnels de la santé mentale sont unanimes lorsqu'il s'agit d'évoquer la dégradation de l'état psychologique des jeunes depuis la pandémie de Covid-19 (98%), et quasiment autant estiment que les médias sociaux constituent une partie ou la totalité du problème (94%). Plus de huit professionnels sur dix (84%) considèrent même que les réseaux sociaux "alimentent une crise de la santé mentale qui nuit aux jeunes". Et dans certains cas, les conséquences se révèlent préoccupantes, sinon tragiques. Le sondage nous apprend que 92% des professionnels de la santé mentale se disent inquiets quant à l'augmentation des comportements d'automutilation et de suicide chez les jeunes, en lien avec ce que ces derniers regardent sur les réseaux sociaux.

Un impact négatif sur l'estime de soi

Il suffit de scroller quelques minutes sur les réseaux sociaux pour s'apercevoir que, plus que la vie réelle, c'est un quotidien fantasmé que nombre d'utilisateurs partagent sur leur compte. Le tout rythmé par des photos retouchées, ou des filtres qui alimentent certaines injonctions autour de la beauté. Chose qui n'est pas sans impact sur la confiance et l'estime que les jeunes ont d'eux-mêmes, et que confirment la plupart des professionnels de la santé mentale interrogés. Plus de la moitié d'entre eux (52%) considèrent que les contenus qui incitent à l'usage intensif de filtres peuvent être à l'origine de sentiments d'anxiété, tout comme ceux montrant des corps parfaits ou éloignés de la réalité (44%).

Une chose qui peut se révéler néfaste pour les jeunes en question si l'on considère, toujours selon le sondage, que 62% d'entre eux voient les réseaux sociaux comme un moyen de s'affirmer et de forger l'estime qu'ils ont d'eux-mêmes. Un constat qui préoccupe là encore les professionnels de la santé mentale. 94% d'entre eux considèrent que "les contenus beauté numériquement déformés et trop éloignés de la réalité (…) peuvent avoir des conséquences physiques telles que des troubles de l'alimentation". Une opinion que semble partager l'opinion générale, puisque 94% des Français aimeraient que des lois protègent les plus jeunes des contenus qui pourraient nuire à leur santé mentale.

Une campagne pour alerter

Engagée depuis plusieurs années sur le créneau de l'estime de soi, la marque Dove repart en campagne pour sensibiliser les adolescents aux risques que peuvent constituer les réseaux sociaux. Le film "Cost of Beauty" se penche sur le cas d'une jeune fille confrontée aux effets néfastes des contenus beauté irréalistes. Une campagne qui s'ajoute aux dispositifs de sensibilisation #DetoxYourFeed, Reverse Selfie, ou #TurnYourBack destinés à améliorer l'estime que les jeunes peuvent avoir d'eux-mêmes sans être confrontés aux injonctions que l'on peut trouver sur les réseaux sociaux. En collaboration avec Mental Health Europe, Dove s'engage également à travers une pétition destinée à faire appliquer les lois européennes visant à mieux encadrer les réseaux sociaux, et rappelle qu'il est possible d'appeler le 3018 (e-Enfance) en cas de contenus numériques toxiques, de violences numériques, ou de cyberharcèlement.

"Au cours des dernières années, nous avons assisté à une véritable crise de la santé mentale des jeunes due aux réseaux sociaux, avec une montée en flèche des taux de suicide, des hospitalisations pour automutilation et des dépressions chez les enfants et les adolescents. C’est pourquoi nous sommes fiers de nous associer à Dove pour faire avancer les droits des enfants et exiger des plateformes qu'elles intègrent des normes de sécurité plus drastiques afin que les réseaux sociaux soient un lieu plus sûr", souligne Claudia Marinetti, directrice de Mental Health Europe.




*Cette enquête a été réalisée en ligne par Edelman DXI, entre janvier et février 2023, auprès de 1.318 filles, 556 garçons, 1.520 parents, 4.046 personnes issues de la population générale, et 154 professionnels de la santé mentale des jeunes, en France.


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